Sept partis d'opposition ont réclamé mardi le report de l'élection présidentielle prévue le 11 octobre en Guinée afin de corriger les "anomalies" décelées dans le processus électoral. Les sept formations ayant présenté des candidats à l'élection présidentielle en Guinée face à Alpha Condé, président sortant candidat à sa succession, ont fait front commun mardi pour réclamer un report du scrutin au 18 octobre. Ils pointent une accumulation de problèmes qui risquent d'entacher le processus électoral. "Nous demandons le report de la date de l'élection présidentielle pour essayer de corriger le maximum d'imperfections constatées dans les opérations électorales", a ainsi dit Aliou Condé, secrétaire général de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG, principal parti d'opposition). Il a notamment cité des manquements graves dans les listes d'électeurs et dans la carte électorale. Selon lui, la carte des circonscriptions électorales du pays est "illégale et serait surtout favorable aux zones considérées comme des fiefs" du RPG Arc-en-ciel, le parti du président sortant Alpha Condé, candidat à sa succession. Par ailleurs, le responsable de l'UFDG a qualifié d'anarchique et d'anachronique la délivrance des cartes d'électeur par la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Dénonçant également un "enrôlement massif" de mineurs, les opposants exigent l'annulation de tout vote par procuration pour éviter que des parents ne votent à la place des enfants recensés. "Pour le moment, nous n'avons aucune information crédible par rapport aux électeurs et leurs bureaux de vote", a déploré Aliou Condé, avant de souligner que les opérations électorales devaient se dérouler conformément au code électoral. Il a également évoqué des problèmes signalés dans la distribution de cartes d'électeur dans plusieurs ambassades de Guinée en Afrique (Sénégal, Guinée Bissau, Sierra Leone) et aussi en Espagne. En dépit de ces critiques, la CENI s'est dit prête à organiser l'élection présidentielle du 11 octobre prochain. "A l'heure actuelle, toutes les conditions sont réunies pour la tenue" du scrutin, a affirmé son président, Bakary Fofana.