L'origine des tirs qui ont fait deux morts, le 18 avril dernier, lors d'une manifestation contre l'aérodrome de Kidal (nord du Mali), sécurisé par la MINUSMA, n'a pas été déterminée avec certitude par l'enquête préliminaire, a indiqué jeudi à Bamako, la mission de paix de l'ONU. L'information a été donnée au cours d'un point de presse par la porte-parole de la mission onusienne, Mme Radhia Achouri. Elle a rappelé que le 18 avril, des manifestants, dont certains étaient munis notamment de "cocktails Molotov", s'étaient introduits par effraction sur la piste de l'aérodrome de Kidal sécurisée par la MINUSMA, saccageant et mettant le feu aux installations sécuritaires. Les manifestants réclamaient la libération de personnes arrêtées à Kidal suite à la mort de trois militaires de l'opération française Barkhane. La MINUSMA s'est déclarée vivement préoccupée par l'instrumentalisation d'enfants lors de telles manifestations violentes et la condamne vigoureusement, a déclaré sa porte-parole. Elle regrette les retombées négatives de ces évènements sur les efforts engagés pour venir en aide aux populations. "Plusieurs mois de réhabilitation et de lourds moyens financiers seront nécessaires avant de rendre la piste d'atterrissage opérationnelle, pénalisant lourdement les populations du nord dans l'acheminement des dividendes de la paix", a indiqué Mahamat Saleh Annadif, chef de la MINUSMA. La MINUSMA "ne pourra pas renouveler la réhabilitation de l'aérodrome sans des garanties politiques", a souligné M.Annadif, qui a encouragé la coopération effective de la Coordination des Mouvements de l'Azawad (CMA, ex-rébellion) pour assurer la sécurisation de la zone de l'aéroport dont la piste est toujours occupée. Selon la porte-parole de la MINUSMA, l'enquête "se poursuit et sera complétée dans les meilleurs délais par une deuxième phase plus approfondie qui devrait permettre d'établir les causes exactes de l'incident et de dégager des responsabilités éventuelles à la lumière des éléments que les enquêteurs auront pu recueillir". A cet effet, dit-elle, la pleine coopération de toutes les parties pour compléter l'investigation est requise. Dans la foulée des événements, le 25 avril, le bureau de la MINUSMA à Kidal a rencontré les dirigeants de deux mouvements de l'ex-rébellion, qui ont tous deux exprimé des regrets quant aux évènements dramatiques et ont appelé à une réouverture rapide de l'aéroport pour permettre la distribution de l'aide humanitaire dans la région, a rapporté la porte-parole de la MINUSMA.