La qualification à l'arraché de la sélection algérienne des moins de 17 ans (U17) au deuxième tour des éliminatoires de la Coupe d'Afrique des nations (CAN-2017), a de nouveau traduit le faible niveau du football algérien dans la base, quelques mois après une élimination sans gloire des U20 dès le premier tour des qualifications de la CAN face à la Mauritanie. Les cadets algériens, qui ont bénéficié de stages et matchs amicaux à répétition depuis plus d'une année, ont souffert le martyre mercredi soir face à une équipe libyenne qui a seulement deux mois d'existence. Pourtant, les deux manches se sont déroulées à Alger, mais sans que cela ne soit mis à profit par les protégés de l'entraîneur Saber Bensmail afin de passer sans encombre au prochain tour. Battus en ''déplacement'' à l'aller 3-2 (la Libye est interdite d'organiser des matchs officiels sur son sol pour des raisons sécuritaires), les jeunots Algériens ont dû attendre la 88e minute du match retour pour valider leur billet (victoire 2-1). Et si les protégés de Bensmail ont longuement fêté cette qualification sur le terrain et dans le vestiaire, le Directeur technique national (DTN), Toufik Korichi, lui, se veut réaliste. "Il faut reconnaître que nous avons échappé à l'élimination face à une équipe qui a commencé à préparer le double rendez-vous depuis seulement deux mois. Désormais, un grand travail nous attend pour espérer tenir la dragée haute aux grandes équipes africaines au niveau des catégories jeunes", a déclaré Korichi à l'APS. "Nos joueurs étaient sous grosse pression du fait qu'ils avaient peur de connaître le même sort de leurs aînés des U20, éliminés dès le premier tour des qualifications de la CAN, mais cela ne justifie en rien le visage montré par nos joueurs dans les deux matchs face à la Libye", a-t-il ajouté. Au fait, en constatant que les sélections jeunes algériennes quittaient à chaque fois les éliminatoires dès le premier tour, la Fédération algérienne de football (FAF) avait décidé de ne pas engager les U17 et les U20 lors des qualifications des CAN-2015 des deux catégories. Elle pensait prendre son temps pour mettre de son côté les atouts nécessaires avant de repartir sur de bonnes bases. Retour aux Académies Finalement, les choses n'ont pas changé au vu de ce que les deux sélections nationales ont fourni comme prestations pour leur retour dans cette phase de qualifications. "J'estime que la sélection algérienne n'a pas les capacités de tenir tête aux équipes africaines, plus solides sur le double plan technique et physique. Je prédis son élimination dès le prochain tour", a estimé l'entraîneur de la sélection libyenne des U17 et ancien buteur des ''Chevaliers de la Méditerranée" des années 1980, Fawzi Al-Issaoui. Un avis que le DTN de la FAF partage, tout en imputant la responsabilité aux clubs qui "accordent peu d'intérêt aux catégories jeunes'', selon ses dires. "Les sélections nationales sont l'émanation des clubs. Les joueurs choisis en équipe nationale sont les meilleurs au niveau de ces clubs et s'ils ne parviennent pas à s'illustrer sur le plan international, c'est parce qu'ils ne travaillent pas assez avec leurs équipes respectives", a encore expliqué Korichi. La sonnette d'alarme étant tirée, la FAF a décidé de relancer, dès octobre prochain, l'expérience des Académies auxquelles elle avait recouru en 2011 lorsque l'Algérie se préparait pour l'organisation de la Coupe d'Afrique des nations (CAN-2013) des moins de 20 ans. Certes, le parcours des Verts dans ce tournoi avait été un total échec après leur élimination dès le premier tour, mais les fruits ont été cueillis en fin d'année dernière lorsque la sélection des U23, dont la majorité des joueurs qui la composent sont le produit de l'Académie de la FAF, avait terminé deuxième du championnat d'Afrique de sa catégorie, synonyme d'une qualification aux jeux Olympiques de 2016 après 36 ans d'absence. "Nous allons relancer les Académies de la FAF pour substituer aux clubs où on accorde peu d'intérêt à la formation", a conclu Korichi. Mais est-ce là, la meilleure solution? s'interrogent les observateurs.