Vous avez jusqu'au 1er septembre pour découvrir les 35 œuvres de la collection «Miroir», de l'artiste Nazim Laski, au centre commercial Ardis (Pin Maritimes, Alger). -On remarque sur vos réalisations, des portraits de femmes. Une sorte d'hommage ? Beaucoup d'artistes se sont inspirés de la femme. Aujourd'hui, à mon tour de lui rendre un hommage aussi humble soit-il, mais honnête. C'est ma contribution pour dire tout haut que la femme a une importance capitale dans le développement de notre société. J'ai basé mon exposition sur la femme afin de partager ma vision avec les visiteurs, qui sont le seul juge de mon travail. Le thème de la femme s'est imposé dans ma tête spontanément. J'avais commencé par peindre la femme targuie qui joue de l'imzad, puis ça s'est développé avec les autres portraits réalisés par rapport à une expression, une position ou par rapport à ce que ces femmes dégagent comme profondeur et mystère. -Les artistes numériques en Algérie n'ont pas beaucoup d'espace d'exposition. Dans votre cas, les réseaux sociaux sont-ils bénéfiques pour faire connaître votre travail ? Les artistes algériens ont des difficultés à exposer leurs œuvres dans les espaces publics, c'est une réalité. Me concernant, j'avoue que j'ai fait des pieds et des mains pour exposer à la galerie d'art Racim et le Musée d'art moderne et contemporain d'Alger, sans y parvenir. Les autres espaces sont étroits pour de grandes œuvres. J'ai finalement pu montrer mon travail au public au centre commercial Ardis, une opportunité pour moi. Le lieu est très fréquenté, les gens passent, regardent et s'intéressent aux œuvres. C'est un lieu de rencontres et d'échange comme un autre. -Que répondez-vous à ceux qui pensent que l'informatique déshumanise l'art ? Je ne suis pas d'accord, l'informatique ne déshumanise pas l'art, bien en contraire, l'informatique est un moyen d'expression très efficace pour les artistes qui débutent. L'art numérique est omniprésent, dans nos télévisions, nos portables, etc. Dans l'art numérique, la technologie est à l'origine de l'œuvre : l'artiste prend le parti de l'utiliser comme médium d'expression direct. Il semble donc avoir une âme, car il s'ancre dans une évolution sociale et culturelle globale. L'art numérique émerge et doit faire ses preuves. Et affirmer sa place dans l'art contemporain. Malheureusement en Algérie, l'art numérique est méconnu. L'absence de cet art dans nos manifestations culturelles en est la preuve. D'où mon acharnement et mon désir de le faire connaître à travers mon exposition et mes réalisations futures.