Les formules du préemploi et du filet social ne sont que des palliatifs et ne peuvent qu'accentuer la crise de l'emploi face à une jeunesse éprise de stabilité et de vie décente, selon la présidente du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune. Lors d'un meeting animé hier à la salle Miloud Tahri de Souk Ahras, Louisa Hanoune a critiqué la politique de l'emploi et qualifié d'«erronées» les statistiques avancées par les officiels à ce sujet. «Le jour où l'on désignera une structure souveraine pour assumer une telle tâche, on pourra se targuer d'avoir arrêté des chiffres fiables dans le secteur de l'emploi», a-t-elle déclaré. Elle estime qu'il y a nuance entre un poste d'emploi et une activité et que l'amalgame entretenu, sciemment, pour ne point révéler la réalité, veut que le marchand ambulant et celui qui exerce dans l'informel soient assimilés à des travailleurs qui jouissent de leurs pleins droits. Les formules du préemploi et du filet social ne sont que palliatifs et ne peuvent qu'accentuer la crise de l'emploi face à une jeunesse éprise de stabilité et de vie décente. L'Ansej, cette autre formule qui a déjà montré ses limites, ne peut résoudre le problème. Bannir la politique de l'import-import «Croit-on pouvoir transformer tous les jeunes demandeurs de travail en petits patrons ?», a-t-elle lancé, après avoir émis le vœu d'accentuer les efforts de l'Etat dans l'investissement générateur de débouchés, au lieu d'encourager les activités parasitaires. Dans ce même contexte, elle préconise la relance du secteur des mines qui doit être revu en complémentarité avec le transport ferroviaire, le recours au stockage des marchandises en mettant en œuvre un système de péréquation, l'ouverture des espaces commerciaux et le contrôle du commerce extérieur pour minimiser des retombées de la politique de l'import-import. Louisa Hanoune n'a pas dérogé à son discours habituel s'agissant notamment des menaces sécuritaires et économiques énormes qui pèsent sur l'Algérie et l'existence de relais des forces occidentales qui œuvrent pour la déstabilisation du pays. Même cas pour les conséquences de la pensée unique sur la bonne gouvernance et les séquelles des décennies de monolithisme absolu qu'elle impute à «l'ex-parti unique, responsable de tous les maux de l'Algérie post-coloniale».
