Finances : M. Faid s'entretient à Washington avec la présidente de la Nouvelle Banque de Développement    Comité monétaire et financier international: M. Taleb plaide pour le soutien des pays à faibles revenus et l'allégement de leur dette    M. Boughali à Mascate pour une visite officielle au Sultanat d'Oman    Palestine occupée: la condamnation européenne de la violence des colons, "un pas dans la bonne direction"    Gymnastique artistique / Coupe du monde 2024 (4e étape-Doha) : l'Algérienne Kaylia Nemour en or aux barres asymétriques    Les SMA organisent une rencontre sur le développement environnemental    Le premier salon dentaire du 25 au 27 avril au Centre des conventions d'Oran    Les huit axes directeurs des réformes politiques et économiques    Rapprocher la recherche scientifique du marché    Un ouvrage prémonitoire du Hirak 2019    L'Algérie : « Nous reviendrons ! »    Entre le marteau et l'enclume    Le Moyen-Orient au bord du «précipice» d'un «conflit généralisé»    A quand la fin du calvaire ?    Le Président-directeur général du quotidien «El Djoumhouria» relevé de ses fonctions    Le montant des factures impayées est de 247 millions de centimes    Ouverture de la première session de l'APW de l'année 2024    Vaste opération de nettoyage des plages    Une personne sauvée d'une mort certaine du monoxyde de carbone à Achaacha    Football : le sélectionneur national assiste à une partie de l'entraînement du CSC    Coupe d'Algérie 2023-2024 (demi-finales) : MC Alger-CS Constantine à huis clos    Faut-il aller vers des matchs à huis-clos ?    Distinction des lauréats de la deuxième édition    Une 2e édition sous le thème « DSIGN pour un monde réel »    Sous le thème « Patrimoine culturel et gestion des risques »    Création d'une nouvelle coalition politique    Présidentielle : le mouvement El-Bina organise une conférence pour expliquer son plan de communication digitale    Adhésion de la Palestine à l'ONU: vives condamnations après l'échec du Conseil de sécurité    Participation de plus de 25 troupes à la 16e édition du Festival national culturel d'Ahellil à Timimoun    Accidents de la route: 62 morts et 323 blessés en une semaine    Championnat d'Afrique des clubs de Handball: "Les infrastructures aux critères internationales ont motivé le choix d'Oran pour accueillir la compétition"    Belaribi inspecte le projet de réalisation du nouveau siège du ministère de l'Habitat    Agression contre Ghaza: le nombre de martyrs atteint 34.012    UNESCO: l'Algérie présentera le dossier du zellige pour son inscription sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité    Mois du patrimoine : un concours national pour le meilleur projet architectural alliant tradition et modernité    Ouverture du 1er séminaire sur "Les tribunaux de commerce spécialisés"        Le Président Tebboune va-t-il briguer un second mandat ?    L'ORDRE INTERNATIONAL OU CE MECANISME DE DOMINATION PERVERSE DES PEUPLES ?    L'imagination au pouvoir.    Le diktat des autodidactes    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Coupe d'afrique des nations - Equipe Nationale : L'Angola en ligne de mire    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    Pôle urbain Ahmed Zabana: Ouverture prochaine d'une classe pour enfants trisomiques    El Tarf: Des agriculteurs demandent l'aménagement de pistes    Ils revendiquent la régularisation de la Pension complémentaire de retraite: Sit-in des mutualistes de la Sonatrach devant le siège Aval    L'évanescence de la paix    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Les réalités d'une école bridée
Réforme du système éducatif
Publié dans El Watan le 22 - 07 - 2014

Au premier jour du baccalauréat, au centre d'examen Ibn Khaldoun de Souk Ahras, un candidat libre a failli prendre à partie une surveillante venue lui demander humblement de ne pas utiliser son mobile et de lui remettre des papiers sur lesquels étaient copiés des cours l Même scène dans plusieurs autres centres.
Les réformes d'envergure annoncées par Nouria Benghebrit, ministre de l'Education nationale, ont remis à l'ordre du jour les réalités d'une école bridée, des décennies durant, par des problèmes pédagogiques et organisationnels multiples.
La professionnalisation du corps enseignant des trois paliers, le renforcement des cours de soutien pour les classes d'examen en impliquant walis et collectivités locales, la révision des manuels scolaires, un programme de lutte contre la fraude lors des examens et notamment le baccalauréat et d'autres axes importants de la nouvelle politique du secteur seront débattus à l'occasion de la tenue des Assises nationales de l'éducation prévues aujourd'hui et demain.
A Souk Ahras et probablement ailleurs, les avis convergent, sans passion ni vision manichéenne, vers l'indispensable thérapie pour un département reconnu par la ministre elle-même en deçà des aspirations de la nation. Le docteur Djalel Khecheb, professeur d'université et auteur de plusieurs publications sur la psychologie de l'enfant scolarisé et les études comparatives entre différentes approches pédagogiques, s'attaque au manuel scolaire : «Sous d'autres cieux, la conception du livre destiné à un apprenant qui découvre les couleurs et les mots associe psychologues, pédagogues, hommes de lettres et élite des beaux-arts. Or, on assiste en Algérie à une véritable destruction des sens élémentaires chez l'enfant par la remise de certains manuels, conçus et rédigés en quatre mois par une seule personne. Du coup, nous proposons à l'enfant des thèmes barbares choisis dans la précipitation, des dessins aux couleurs fades et des fautes d'impression et de langue.»
Dans le même contexte, un jeune enseignant du cycle primaire a été très embarrassé le jour où il a dû présenter une leçon-type devant ses collègues et l'inspecteur de la matière. Il s'est rendu compte, à ses dépens, que les cours contenus dans le livre scolaire étaient différents de ceux du manuel de l'enseignant.
Le docteur Khecheb appelle à ce que soient bannis certains comportements négatifs chez l'élève, notamment la fraude et la revendication à l'approche de l'examen du baccalauréat de la limitation du seuil des cours dispensés le long de l'année.
L'allégement des programmes en privilégiant la qualité à la quantité de l'apprentissage, la formation continue des enseignants et la coordination entre les trois paliers font partie de l'approche de M. Khecheb.
S'agissant de l'humanisation de l'école, nombre de parents d'élèves préconisent l'implication de psychologues dans le secteur pour mieux comprendre l'élève, voire programmer des séances de formation en psychopédagogie au profit du corps enseignant. D'autres encore plaident pour l'allégement du volume horaire et c'est M. Madani, enseignant à l'école Malek Ibn Anes, qui le conforte par ses propos : «Il n'est pas rare de surprendre trois à quatre élèves en train de ronfler l'après-midi à cause de la fatigue.»
Kamel Boutouba, médecin et membre de l'Association des parents d'élèves, part du même principe pour souhaiter que les nouvelles réformes tiennent compte de l'aspect psychologique de l'enfant : «Il existe des élèves introvertis et souffrant de difficultés imperceptibles ayant des effets néfastes sur leur scolarité. Le milieu familial ou les comportements maladroits de la part de quelques enseignants à l'intérieur de la classe peuvent être à l'origine de l'échec scolaire (…). Le complexe peut être surmonté parfois dès la première séance avec un spécialiste.»
Le baccalauréat est l'examen qui couronne douze ans d'étude. Il n'est plus permis de badiner avec les surveillants mobilisés en force lors des épreuves et eux-mêmes encadrés par une équipe de superviseurs. A Souk Ahras, les toilettes ont été placées sous haute surveillance pour la dernière session, si bien que certains candidats malintentionnés ont rédigé des lettres d'indulgence sur leurs copies d'examen en signe d'échec de toute tentative.
Dans la commune de H'nencha, un lycée ouvert depuis seulement trois ans a créé la surprise avec un taux de réussite de 70%. Le secret de cet exploit inattendu, c'est le proviseur du lycée, en l'occurrence Touhami Lakhdairia, qui le livre : «J'ai joué sur l'affabulation dans les sanctions prévues pour les fraudeurs le jour du baccalauréat afin d'amener mes élèves à redoubler d'efforts et ne pas envisager d'autre alternative…»
Les grèves cycliques, cet autre phénomène qui colle immanquablement au secteur de l'éducation serait, présume-t-on, l'une des causes des maigres résultats au baccalauréat. «Nous avons une classe d'examen qui n'a pu achever qu'une assimilation réelle de 25% du programme car les élèves, déjà découragés par les grèves, ont quitté les bancs des lycées dès le mois d'avril à la faveur des cours particuliers», nous confie un autre proviseur.
L'heure est au dialogue et à la concertation, si l'on se fie aux déclarations de Moncef Khadraoui, membre du bureau de wilaya chargé de l'organique au Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE) : «Nous privilégions le dialogue à toute autre forme de contestation dans la mesure où la tutelle, tant à l'échelle locale que nationale, demeure à l'écoute des préoccupations des travailleurs du secteur. Mieux encore, dans une de ses déclarations, dans un esprit de continuité, la ministre a annoncé l'adoption de tous les accords conclus avec son prédécesseur.» Le même syndicaliste préconise la révision du mode de déroulement des examens de fin d'année, la lutte contre la triche qui porte atteinte à la crédibilité de l'enseignement et prédit le chaos dans le secteur.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.