La cité des 400 Logements (route de Zaârouria) est l'exemple type de ces agglomérations de la honte, réalisées dans la précipitation, viabilisées dans l'approximatif et abandonnées à quelques jours de la remise des clés au profit des attributaires, pris d'euphorie après de longues années d'attente. Des années plus tard, les bâtiments révèlent l'arnaque et dévoilent les complicités. Un étanchéité qui laisse à désirer, des murs sclérosés, sinon effrités, des escaliers sans normes, et plein d'autres anomalies criardes qui mettent à nu l'anarchie qui règne dans le secteur et l'implication des instances de contrôle. Le pire est dans la viabilisation. «L'éclatement des conduites du réseau des eaux usées est fréquent, d'où ces odeurs nauséabondes et ces nuées d'insectes», rappelle un habitant de la cité. Une récente opération de réhabilitation du réseau lancée par l'office national d'assainissement (ONA) lui a redonné espoir, estime-t-il, avant de critiquer la cadence des travaux lancés depuis des mois. Des murs de soutènement barbares, érigés de manière anarchique, agresse le visiteur par leur aspect hideux et représente un danger pour les enfants. «Quel concepteur a pu imaginer une chaussée qui donne droit vers un abîme ? C'est pourtant le cas pour notre cité où les murs de soutènement peuvent être au dessous du niveau de la route», a remarqué un autre habitant. Pas d'espaces verts, pas d'aires de stationnement ou de jeux et pas de routes. D'aucuns se demandent, à juste titre, par où seront évacués les blessés en cas de sinistre ou de calamité naturelle. L'unique route, déjà exigue, sert de marché de fruits et légumes et d'espace de stationnement pour les chauffeurs de taxi clandestins. Les mini-bus qui assurent un arrêt facultatif au niveau du rond-point de la RN16, accentue la souffrance des usagers qui doivent parcourir plus de 600 mètres, supporter pluie et canicule pour y arriver. L'absence de l'éclairage public et l'amoncellement des détritus sont d'autres phénomènes qui ne semblent guère inquiéter la commune de Souk Ahras.