Le premier jour du mois de septembre, les habitants de la cité des 440 Logements ont bloqué la route avec comme revendication principale l'état de dégradation avancé du réseau de canalisation des eaux usées et les odeurs nauséabondes. Deux jours après, le même point a figuré sur la plateforme de revendications des protestataires de deux autres agglomérations importantes du chef-lieu de la wilaya, à savoir la cité Bendada et celle de Aïn-Ouaadallah. Les dernières averses n'ont pas fait l'événement à Souk-Ahras et les inondations des rues commerçantes situées à proximité du pont de la gare ferroviaire ont encore une fois baigné dans la boue. Les objets multiples charriés par la crue ont aussitôt obstrué les voies principales du réseau de canalisation des eaux usées, et c'est le circuit infernal qui y a été enclenché : infiltrations des eaux pluviales à l'intérieur des magasins, odeurs nauséabondes, bousculades et réactions agressives de la part des passants… Le regroupement évité de justesse lors des récentes chutes de pluie, n'a pas inspiré les responsables communaux. Un connaisseur du réseau vient de tirer la sonnette d'alarme. «Toutes les voies de canalisation étaient dotées de filtres conçus pour séparer l'eau pluviale des objets trainés par la crue et que l'on devrait entretenir chaque été en prévision des inondations. Or, nous avons constaté que lesdits filtres ont disparu et que les conduites principales notamment dans les anciens quartiers où tout est vétuste, contiennent des déchets ménagers et autres industriels sans que personne ne s'en offusque», a-t-il déclaré. Et d'étayer : «Les éclatements, les fuites d'eau et les cross-connexions sont le résultat du cumul de ces objets hétéroclites qui forment dans certains axes des amas d'objets qu'il sera difficile de décomposer sans grands travaux, c'est–à dire le renouvellement partiel ou total des conduites». Dans les quartiers de la périphérie, des points noirs aux cités Berrel Salah, les 400 Logements (route de Zaârouria), Baoulou I et II, Diar-Zerga et autres, il s'agit surtout d'arnaque et de viabilisation approximative des lieux. «Nous habitons une cité où l'on peine à retrouver le plan de la conduite principale. Pis encore, nous avons découvert que les pipes qui doivent théoriquement mener vers le réseau de la cité, sont placés sous terre par l'entrepreneur responsable du projet», a affirmé Mondher, un habitant de ladite cité. A l'approche de l'hiver, le pire est à craindre avec l'absence d'une maintenance fiable du réseau.