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Les féministes entrent en scène
2e jour du Congrès international féminin
Publié dans El Watan le 30 - 10 - 2014

Pourquoi celles qui se revendiquent du féminisme acceptent-elles de participer à un congrès féminin organisé par une confrérie religieuse et sponsorisé par un pouvoir qui a institué un code de la famille inégalitaire et qui refuse toujours de l'abroger ?
C'est en réponse à cette question que la sociologue Fatma Oussedik, militante féministe du réseau Wassila, a entamé hier son intervention au CCO pour expliquer que «c'est une manière de les questionner sur le sujet mais aussi d'interroger notre propre rapport à la tradition musulmane à laquelle nous appartenons ainsi que la place des femmes dans l'histoire».Elle considère que les espaces d'expression sont tellement limités en Algérie que cette rencontre se présente comme une aubaine pour se faire entendre. «Et puis, on nous a tellement traitées de ‘‘hizb frança'' que c'est aussi, dit-elle juste avant son intervention, une manière de remettre en cause cette idée reçue.»
«Tradition et modernité, quand l'une enrichit l'autre» est l'intitulé de sa conférence où elle a développé le concept d'«exceptionnalité» quand il s'agit de décrire la participation de la femme dans les évolutions historiques du monde musulman. Evoquant quelques exemples, Hassiba Ben Bouali et les poseuses de bombes durant la lutte de libération, la mystique musulmane Rabéa El Adawiya, le combat et le statut de Fatma N'soumeur, elle considère que l'exceptionnalité fait consensus autant chez les auteurs coloniaux et occidentaux que locaux. Il y a, dit-elle, comme une volonté de «sortir les femmes de l'histoire agissante, de masquer notre rapport au long temps et de nier l'existence d'une lutte féminine pérenne».
Fatma Oussedik est allée plus loin dans l'histoire pour déterrer des destins de femmes «d'exception» pour prouver que l'érudition, y compris dans les sciences religieuses, n'a pas toujours été exclusivement l'apanage des hommes. Parmi plusieurs noms évoqués tels Nafissa bent El Hassan, Rabéa Bent Smaïl, elle retient celui de Chabaka qui a enseigné dans l'Egypte médiévale et dont le nom évoque justement le réseau et la capacité à transmettre des savoirs.
Lors de la même session organisée sous l'intitulé générique «Féminin, tradition et modernité», Leïla Zerrougui revendique non seulement une place plus importante dans les centres de décision, mais aussi une participation active des femmes dans les processus de paix et la résolution des conflits. Elle part de sa propre expérience en tant que représentante spéciale du secrétaire général de l'ONU pour les enfants. On lui doit la campagne «Enfants, pas soldats» qui œuvre à faire pression sur les belligérants afin qu'ils n'enrôlent pas de mineurs dans les conflits armés.
Elle se soucie aussi de paix et de résolution des conflits mais cet aspect de l'enfance dans la guerre est tellement préoccupant qu'il a donné lieu à un mandat spécifique qu'elle assume aujourd'hui dans plusieurs régions de Centrafrique, Sud-Soudan et Somalie. Elle se réfère au premier rapport de Garça Machel, «une grande dame», rédigé en 1996 et qui a fait bouger les choses. Quant à la place de la femme, malgré les conférences internationales (Copenhague, Nairobi, Beijing, etc.) et la résolution 1325 de l'ONU, les résultats sont, rappelle Leila Zerrougui, loin de refléter les ambitions affichées et c'est ainsi que «sur neuf accords de paix conclus en 2011, seuls deux (Somalie et Yemen) comprennent des dispositions spécifiques en faveur des femmes.
Aussi, sur 14 processus de négociation de paix engagés par l'ONU, seuls 4 (dont Chypre) présentent des femmes à la table des négociations. L'implication des femmes dans les actions en faveur de la paix est, pour la représentante onusienne, indispensable aussi parce que les femmes ne sont plus seulement des dommages collatéraux de la guerre mais elles sont affectées directement».
Dans la session précédente consacrée au «Féminin, éthique et éducation», Patrick Busquet de la République démocratique du Congo, intervenant sur les médias, a prôné la restitution d'une vision plus positive et généreuse du monde. Il part du constat inspiré d'une étude menée en 2006 et faisant ressortir que seul 1% du contenu diffusé par les médias est positif. Le reste concerne les catastrophes, les guerres, l'actualité événementielle, le divertissement, la polémique, les commentaires, etc.
«Les contenus fabriqués par les médias et les professionnels de la communication utilisent une narration loin de dire la vie et aboutissent à une pulvérisation de l'histoire néfaste pour la santé psychique de l'humanité», explique le journaliste qui n'est néanmoins pas venu les mains vides en évoquant les expériences concrètes menées grâce à la fondation suisse Hirondelles et le réseau de radios communautaires installées dans les zones de conflits pour un travail en conformité avec les valeurs humaines et de paix.
«Sur les 400 radios communautaires que compte le pays, 85 sont inscrites dans cette logique», indique-t-il en évoquant le rôle positif joué aussi par la radio Okapi qui prône, comme le suggère le conférencier, «la fabrication de programmes d'intérêt général qui contribuent à faciliter la marche du monde vers le mieux». Pour Patrick Busquet, la responsabilité incombe aussi au public qui doit réagir face aux médias dont la concentration, qu'elle soit géographique (monde occidental) ou humaine (les grands groupes de presse), ne milite pas en faveur de la diversité d'opinion.
Intervenant sur l'éducation au sens restrictif du terme, Mustapha Cherif et l'Egyptienne Hoda Mahmud Darwich ont placé le Coran au centre de leurs préoccupations. Le premier soutient que c'est Dieu lui-même qui a voulu la diversité, d'où la nécessité d'encourager la culture du vivre-ensemble. La seconde, membre du comité scientifique du conseil suprême soufi de son pays, a développé l'importance de la religion, source de valeurs et de l'éthique, dans l'éducation en citant Diderot et d'autres penseurs occidentaux, mais s'appuie sur le Coran car contenant tourtes les valeurs éthiques. Pour elle, le Prophète Mohamed est un modèle et son expérience est exemplaire. Partant de là, Hoda Mahmud Darwich pense que «la modernité doit se baser sur le savoir, à condition que celui-ci ne contredise pas la religion».


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