Azouaou Hocine est un réparateur automobile du réseau de l'enseigne Motrio. Il a accepté de répondre à nos questions sur l'utilité du contrôle technique, ses bienfaits et ses limites. Le contrôle technique répond-il réellement à ses objectifs en Algérie ? Il a été instauré par décret exécutif n°03-232 du 10/06/2003, le but était de vérifier le véhicule et d'arrêter ceux qui présentent un danger pour la circulation routière ou un danger pour les personnes qui le conduit ainsi que les citoyens. Il est devenu malheureusement aujourd'hui marchand, c'est-à-dire que les gens passent au contrôle technique pour avoir la vignette qui leur permet la circulation. D'ailleurs, il n'a pas évolué depuis cette date, on fait toujours la même vérification des organes (freinage, l'identification du véhicule…), le reste n'est pas fait dans le sens ou en éclairage et en signalisation, on a des véhicules qui ont des phares cassés, qui n'ont pas de feux de stop, et qui roulent toujours en dépit de leur contrôle technique ! Il y a des organes mécaniques qui ne sont pas contrôlés : sur la route, on rencontre des "chouwayate" (allusion à l'immense fumée noire dégagée par le pot d'échappement) que ce soit en véhicules légers ou en transport public. Quant à la visibilité, il y a des pare-brise fissurés, en structure de carrosserie, la rouille qui est sur le véhicule n'est pas contrôlée alors que c'est un danger. Du point de vue liaison au sol : entre le contrôle en machine et 20 000 km plus loin, l'amortisseur peut lâcher. Donc, c'est une opération à revoir ? Elle est plutôt défaillante ; il s'agit juste d'une formalité financière qui permet d'acquérir la vignette et la mettre sur le pare prise pour pouvoir passer sans problèmes les barrages de Police et de Gendarmerie. Il y a des gens qui viennent au garage avant et après le contrôle technique, certains nous ramène la feuille du contrôle technique (le procès-verbal) pour des réparations à effectuer : ils se font sans représenter le véhicule : on leur fait des réparations comme le serrage du frein à main, une roue qui bloque par rapport à l'autre et d'autres petits réglages. Les véhicules qui nécessitent de grosses réparations et qui doivent être à l'arrêt sont dans la nature ! Le contrôle technique doit être renforcé. Le contrôle technique a détecté que plusieurs véhicules continuent à rouler avec des pièces détachées contrefaites. Votre commentaire ? Pour nombre de conducteurs, l'essentiel est de rouler et se déplacer. Mais entre temps, ils peuvent tuer des gens, endeuiller des familles et augmenter le nombre d'accidents. Le problème est au niveau des mines : il y a certains véhicules quel que soit leurs conditions de prix qui ne doivent pas rentrer en Algérie, c'est des « cercueil roulant ». Certains véhicules doivent être interdits à la circulation pour cause d'absence d'équipements de sécurité, à l'image des airbags, EBS, ABS. On essaie de réparer selon les possibilités du client : il veut une pièce d'origine, on la lui monte, et s'il préfère doter son véhicule d'une pièce d'origine douteuse c'est à lui de l'acheter en dehors de nos structures. Motrio est un organisme commercial, il est là pour vendre sa pièce et garder ses clients avec une pièce d'origine, dont la garantie est d'une durée de 3 mois. Les pannes les plus fréquentes sont l'embrayage, les plaquettes de freins, les vidanges et les amortisseurs. Elles sont liées à l'état des routes.