Quel est l'impact des excursions scolaires et des sorties pédagogiques (pratiquement absentes dans les programmes) sur l'activité pédagogique et le cursus de l'écolier d'une manière générale ? Ce sont des moments exceptionnels, en groupes et loin de l'espace fermé et même angoissant qu'est la classe. Cela permet l'ouverture sur le monde, sur l'environnement, et surtout l'observation de situations - réalité vs situation de classe ; monde végétal, animal, technique, artisanal, etc. L'enfant sort de la contrainte des travaux de classe… les sorties scolaires créent en lui des motivations, la liberté de mouvement. Lors de ces sorties, l'observation est ciblée. Ces sorties responsabilisent et engagent plusieurs compétences. Les excursions et les sorties pédagogiques peuvent-elles influer positivement sur les relations entre l'enseignant et ses élèves ? Ces sorties permettent le rapprochement et la communication non dirigiste et non scrutée à la loupe de la correction de la moindre erreur ! Présence, respect : l'enseignant est accompagnateur, guide, et en même temps partie prenante de la sortie comme ses élèves. Il établit une relation de confiance. Il crée l'enthousiasme et la curiosité devant les actions de découverte. Toutes ces caractéristiques sont des facteurs très importants dans l'enseignement/ apprentissage : l'élève existe, se sent vivre avec les autres et coopère : les plus timides retrouvent une certaine audace… Y a-t-il un lien entre la disparition de cette pratique pédagogique (sorties scolaires) et le rejet de l'école par la plupart des élèves, ainsi que l'apparition du phénomène de la violence ? A mon avis, cela va avec toutes les suppressions que nous avons vues s'actualiser : plus de cinéma en groupes, plus de séances de piscine dans les villes où elles existent (actions que j'ai eu l'occasion de pratiquer à Oran entre 1965 et 1980 en tant que collégienne et lycéenne avec les enseignants de sport et une organisation régulière pour chaque classe (…), les sorties en forêt à M'sila, Santa Cruz et autres endroits furent pour mes camarades et moi des moments de délice et de convivialité inoubliables, et surtout qui nous ont fait aimer encore plus nos enseignants, car ils étaient aussi présents en tant qu'accompagnateurs. Certes, le climat de violence, la régression des mentalités, ainsi que le flux extraordinaire d'écoliers, de collégiens et de lycéens, en Algérie, fait que cela devient une «expédition» que de projeter une sortie en forêt. C'est dommage, car cela réduit la frontière qui existe entre l'enseignant et l'élève, lui fait aimer l'école et le pousse à mieux travailler pour être à la hauteur de ceux qui lui permettent de se ressourcer et de connaître ce qu'il n'aurait pas pu réaliser avec sa propre famille ; ce qui n'est pas le cas maintenant, où les multimédias éloignent plus l'élève des situations de classe et le retranchent vers une solitude recherchée face aux différents écrans dont il tire plutôt d'innombrables images qu'un réel savoir et participation
