Minicrise diplomatique entre Alger et Nouakchott à l'horizon ? Les autorités mauritaniennes ont expulsé, la semaine dernière, un fonctionnaire de l'ambassade d'Algérie à Nouakchott. Il s'agirait d'un secrétaire diplomatique du nom de Belkacem Cherouati, qui serait, aux yeux des autorités mauritaniennes, «indésirable». Les raisons de cette «expulsion» restent inexpliquées, alors qu'Alger et Nouakchott entretiennent de «bonnes» relations tant au plan diplomatique que sécuritaire. Des sources – non officielles – en provenance de Mauritanie reprochent au fonctionnaire algérien d'avoir «inspiré» un article de presse mettant en cause la monarchie marocaine. L'article en question, publié sur la site d'information El Bayane Al Souhouffi, fait état de la saisine de l'ONU par le gouvernement mauritanien au sujet des grandes quantités de cannabis marocain qui inondent le pays. N'ayant pas apprécié l'article en question, les autorités mauritaniennes ont décidé d'arrêter le directeur du site et auteur de l'article, Moulay Brahim Moulay Zein. Du côté algérien, aucune réaction officielle. Les services de presse du ministère des Affaires étrangères étaient injoignables, mais des sources de ce ministère assurent qu'effectivement, le secrétaire diplomatique est rentré en Algérie. En guise de réponse, les autorités algériennes ont appliqué «la règle de la réciprocité». Ainsi, le deuxième secrétaire de l'ambassade de Mauritanie à Alger a été à son tour expulsé. L'ambassadeur de Mauritanie a été informé, hier, que son deuxième secrétaire «est indésirable en Algérie». Signe d'une minicrise diplomatique entre l'Algérie et son voisin du sud-ouest. Pour des fonctionnaires aux Affaires étrangères, cet incident révèle en partie «le désarroi» de certains pays de la région connus pour leur hostilité à l'Algérie depuis que Ramtane Lamamra a pris les commandes de la diplomatie algérienne. En opérant une réorientation stratégique, replaçant l'Afrique dans ses priorités, renouant avec le continent noir et favorisant le bilatéral, le chef de la diplomatie algérienne n'a pas manqué de susciter de l'animosité.