Le secrétaire général du FLN, Amar Saadani, a réuni hier une session du comité central. Un peu plus tôt dans l'après-midi, la justice a débouté ses adversaires et ouvert la voie pour la tenue du 10e congrès. C'est une journée à marquer d'une pierre blanche pour Amar Saadani. Tout d'abord, 239 membres du comité central (CC) ont assisté à la session qui se tenait, hier, au 5 Juillet. Un chiffre qui offre au secrétaire général le quorum nécessaire. C'est donc un patron fort de sa victoire qui est apparu devant les militants, accompagné du ministre de la Justice et membre du comité central, Tayeb Louh, alors que les deux hommes ne se supportent pas. Une inimité à peine voilée depuis que Saadani soupçonne le ministre de vouloir occuper son poste. Une unité de façade qui a tenu le temps de l'allocution du secrétaire général, puis le ministre, prétextant d'autres engagements, s'est empressé de s'éclipser. Son discours, sans relief, ressemblait à une compilation des propositions défendues depuis longtemps par le parti. Tout d'abord, on a eu droit à «l'amendement de la Constitution» dont personne ne sait vraiment s'il aura lieu, puis à «la nomination du gouvernement par le parti majoritaire à l'APN», une demande chère au secrétaire général, qui se verrait bien en faiseur de roi. Enfin, Saadani a rappelé que «le congrès du FLN est un événement politique important. Nous avons préparé le congrès dans le calme et la sérénité. Les résolutions émanent de la base. Pour l'élection présidentielle, nous avions mené campagne à travers tout le pays pour soutenir le programme du Président. Le temps a fini par nous donner raison», a-t-il déclaré. Puis le patron du FLN s'est lancé dans un exercice de flagornerie envers le président Bouteflika qui aurait fait rougir les membres du Politburo du temps de l'URSS. Pour Saadani, «le président fait couler le bonheur dans le cœur des Algériens et a réalisé de grandes choses pour le pays». Et de poursuivre : «Il a permis l'effacement de la dette extérieure du pays et le rétablissement de la sécurité grâce à la politique de réconciliation nationale.» Cette ode au Président est la réponse d'un secrétaire général qui, demain, devrait être conforté dans ses fonctions. En effet, le Président a décidé de faire lire un message aux congressistes par Okbi Haba, membre du comité central et secrétaire général de la Présidence. Une décision lourde de sens, tandis que ses adversaires tentent, depuis longtemps, d'obtenir l'intervention du président Bouteflika en leur faveur. Pour couronner cette journée, dans l'après-midi, Saadani apprenait que ses adversaires étaient déboutés de la plainte déposée auprès du tribunal de Bir Mourad Rais. La justice s'est prononcée dans la forme de l'affaire, une manière pour la chambre administrative de botter en touche et de laisser le soin au Conseil d'Etat, dans le cas où il y a appel, de se prononcer sur le fond.