«Pas lui, pas ça» aurait-on dit d'Israël dans son rapport avec la légalité internationale. Lui qui s'y est toujours opposé en bafouant les résolutions de l'ONU et tenu en mépris toutes les institutions internationales qui incarnent cette même légalité, y a donc fait appel hier dans sa nouvelle attaque, il est vrai moins violente que celle du 31 mai 2010, contre une flottille qui tentait d'apporter une aide aux Palestiniens de Ghaza. «Conformément au droit international» disait-on donc de source très officielle israelienne pour évoquer l'interception de cette flottille qui s'est quant à elle déroulée dans les eaux internationales, et c'est le communiqué particulièrement précis qui en donne tous les termes. Aussi apprend-on, que «conformément au droit international, la marine israelienne a demandé à plusieurs reprises au navire de changer de cap», et «face à un refus, la marine israelienne a intercepté le navire dans les eaux internationales pour l'empêcher de briser le blocus de la bande de Ghaza». Tout est là sauf que dans le cas israélien la référence au droit international est inappropriée. Elle n'a pas lieu d'être, pour de multiples raisons. La première comme en témoignent les milliers de résolutions adoptées par l'ONU depuis la création d'Israël en 1947, celui-ci s'est toujours opposé à la création d'un Etat palestinien. Malgré le contenu de ces textes, il a non seulement poursuivi son occupation des territoires palestiniens, mais étendu cette dernière par un processus de colonisation considéré comme illégal et illégitime, par ces mêmes organisations qui viennent d'ailleurs d'admettre en leur sein l'Etat palestinien. La première question qui se pose d'elle-même d'ailleurs, consiste à faire le rapprochement entre eaux internationales et droit international. Israël a-t-il le droit de mener une telle opération sachant par ailleurs que cette flottille tout comme les précédentes n'était pas armée, et que par conséquent, elle ne constituait pas un danger ? Très certainement pas, et Israël vient donc d'inventer de nouvelles règles de navigation. L'autre question, est plutôt un aveu puisqu'Israël parle de «blocus de la bande de Ghaza». Il signe donc une injustice faite au peuple palestinien imposée depuis 2006, par Israël juste après son retrait de ce territoire transformé en une immense prison, et cela ne relève en aucun cas du droit international. D'ailleurs, et avant de rebrousser chemin, les passagers des autres bateaux ont affirmé ne pas renoncer à leur «destination : la conscience de l'Humanité», appelant «une nouvelle fois le gouvernement d'Israël à lever le blocus de Ghaza» qui a eu un impact considérable sur la population palestinienne, et dont les multiples actes de résistance palestiniens à son égard, ont servi de prétexte à Israël pour multiplier les agressions contre ce territoire comme en témoignent les différentes enquêtes, celles-ci devant servir de base à l'enquête que la CPI (Cour pénale internationale) doit incessamment ouvrir à la demande des autorités palestiniennes. Déjà de nombreuses organisations parlent de crimes de guerre perpétrés par Israël. Quant aux effets de ce blocus sur la population palestinienne, ils ont nombreux comme en témoignent les statistiques. Le chômage y atteint désormais des sommets : 44% — le taux probablement le plus élevé au monde selon la Banque mondiale. En outre, le blocus a signé la disparition virtuelle des exportations de Ghaza et fait chuter son PIB de plus de 50%, poursuit la Banque mondiale qui a récemment tiré la sonnette d'alarme, mettant en garde contre un effondrement total de l'économie du petit territoire côtier où 39% de la population vit sous le seuil de pauvreté. S'y ajoutent les multiples et constantes restrictions israéliennes qui menacent la reconstruction de Ghaza littéralement détruite par Israël qui parle de droit international. Du jamais vu, sauf que cela n'a pas le moindre sens quand sont commises toutes les violations.