La troupe des arts dramatiques Ibn Chaâb de Maghnia a présenté, lundi, au centre culturel de la ville sa nouvelle pièce en arabe classique «Le troisième point». Une œuvre de Ahmed Fares, mise en scène Mohamed Bouri, architecte du spectacle Ali Abdoune (qui assure aussi la formation), régisseur général Mustapha Guenad, création musicale Yacine Berriah. L'histoire, quatre soldats oubliés quelque part dans un endroit hostile. La guerre s'était achevée depuis trois ans. Coupés du monde, chacun y va de ses espoirs, de ses craintes, de ses délires. On n'est pas loin de la folie. De l'absurde pur et dur. Le spectateur est tantôt secoué par la colère des bidasses, tantôt par leur humour. Souvent, par l'émotion: l'éloignement des soldats de leurs familles, de leur pays est terrible. A chaque fois, l'on s'attend à un dénouement heureux pour ces malheureux humains. On y croit presque, surtout lorsque le bruit des moteurs d'un avion approche. Mais en fin de compte, ce n'est que chimère. Au fond, ces damnés ne voient et n'entendent que ce qu'ils croient, ce qu'ils pensent et espèrent, surtout. En fait, c'est toute la malédiction des guerres qui n'en finissent pas. Des atrocités dont l'homme est auteur et victime. En même temps. La complexité humaine, en fait. Abdelbasset, Abdelali, Abdelkhalek, Mustapha, quatre comédiens de talent qui ont su (re) donner aux nombreux spectateurs dont des familles, la beauté d'un spectacle, l'amour des planches. Avec cette pièce d'une heure et dix minutes, Ibn Chaâb sera en tournée à l'échelle nationale dès cette semaine.