De face, elle est belle, de dos c'est une autre affaire. La Lune, de par sa période de rotation égale à sa période de révolution, offre toujours le même visage lumineux en cachant son autre face, inobservable. Un peu comme l'ENTV et ses dérivés, affichant chaque jour la tête d'un Sellal éclairé alors que la réalité est plus sombre dans cette guerre obscure entre le formel et l'informel. C'est ainsi que seul un acteur s'est révélé au grand jour, le FLN, qui n'a contesté aucune mesure gouvernementale jusque-là, s'en est pris à l'obligation de payement par chèque au-delà de 1 million de dinars. Maintes fois ajournée, notamment par le très courageux Ouyahia, cette mesure est appliquée depuis hier. Pourtant, il ne faut pas croire que la pression des lobbies va s'arrêter le 2 juillet. Avec des appuis à l'intérieur même de l'Etat, ils vont continuer à repousser la mesure avec cet objectif, bloquer l'identification de la masse financière en dehors du contrôle de l'Etat pour annuler l'opération de recouvrement des impôts. Car la Lune n'ayant pas d'avis et l'Etat plus d'argent, tout ce débat reflète le triste bilan de Bouteflika et de son équipe. Quatorze ans de pouvoir absolu avec une conjoncture pétrolière très favorable pendant plus d'une décennie. Pour en arriver là, à un point où le pays ne crée pas de richesses et en dépense trop. Comment taxer cet argent qui transite dans des sacs poubelles ? C'est le casse-tête gouvernemental pour la rentrée et à défaut d'avoir fait la fourmi, peut-être faudra-il faire le chat. Celui-ci, grand fainéant, attend patiemment que les humains descendent les poubelles, gavées de produits alimentaires jetés, puis tourne autour du sac et repère ce qui est bon, à l'odeur, pour faire ensuite une entaille dans le sac poubelle et en tirer ce qu'il a choisi. Le f'tour est prêt. Oui, ce n'est pas juste. Sellal n'a pas de griffe. Alors que Saadani a des dents.
