Les agents de la Protection civile de Béjaïa auraient-ils reçu d'autres instructions en plus de garder les plages et veiller à la sécurité des baigneurs ? Un fait inédit s'est produit, hier, sur la plage de Boulimat, à l'ouest de Béjaïa. Un agent de la Protection civile, une planche en bois à la main, a menacé un estivant qui était sur le point de boire de l'eau. «J'ai été dans un coin retiré, pourtant loin des regards des autres baigneurs. J'insiste sur le fait qu'avec mon ami, nous ne nous sommes pas mêlés à la masse qui est venue se baigner en cette journée caniculaire», raconte Sofiane Ikken, avocat de son état. Et de poursuivre : «L'agent m'a clairement menacé que si je prennais encore la bouteille d'eau, qu'il cassera le bout de bois sur mon dos !» Aussitôt, trois autres maîtres-nageurs quittent leur poste pour «prêter main-forte à leur collègue». Concluant à l'incohérence du comportement du pompier, maître Ikken appelle la police, mais le standardiste lui répond que «ce n'est pas notre secteur de compétence». Puis, au bout du fil d'une autre institution de sécurité, le gendarme donne raison à l'agent de la Protection civile et aurait dit textuellement au concerné : «Nous interviendrons une fois qu'il t'aura massacré !» Menaçant de déposer plainte contre l'agent de la Protection civile, qui s'est «reconverti en police des mœurs», la hiérarchie a vite réagi. Car quelques heures plus tard, l'agent en question a été rappelé à sa mission principale avant de présenter ses excuses. Mais ce genre de comportement, souhaite l'avocat, «doit cesser et la société doit évoluer». Les agents des institutions de sécurité, dit-il, «ne doivent pas interpréter comme bon leur semble les lois de la République, mais plutôt respecter la Constitution qui garantit, théoriquement, toutes les libertés individuelles». Nous avons tenté de joindre la Protection civile par téléphone, mais le standardiste, qui ignore les fait, nous demande de rappeler demain (aujourd'hui, ndlr) puisque «l'administration ne travaille pas le week-end». Pour rappel, la police avait interpellé des non-jeûneurs lors d'une descente policière, opérée la semaine dernière, dans un café à Akbou, où s'attablaient des non-jeûneurs. Les faits étant démentis par la DGSN, le propriétaire du local et des témoins oculaires se sont indignés du «mensonge institutionnel». Contacté par nos soins, le lendemain, pour connaître la suite de cette affaire, le chargé de communication de la police de Béjaïa avait déclaré alors qu'«il n'y a rien de nouveau, ce que nous avons (information), vous l'avez aussi». Ce qui contraste avec le démenti de la DGSN.