A quelques jours de la rentrée scolaire, prévue pour dimanche prochain, la relation entre les syndicats des différents corps de l'enseignement et la tutelle est pour le moment sereine. «Nous n'entamerons pas de grève sans motif valable. Nous devons attendre les délais fixés par la ministre pour agir», explique Larbi Nouar, secrétaire général du Cnapest. Il explique que dans le procès-verbal de la dernière réunion bilatérale avec la tutelle, il est fixé le 31 décembre comme date butoir d'application des engagements de la tutelle sur le terrain. «Si rien n'est fait à cette date-là, nous pourrons recommencer nos mouvements de protestation. Nous attendons aussi les réunions bilatérales avec la tutelle le 15 octobre prochain pour voir à quelle cadence vont les négociations», explique-t-il. Et de saluer les démarches entreprises par Mme Benghebrit pour la généralisation de l'enseignement préscolaire. Ce qui, selon notre interlocuteur, concrétise le principe de l'équité et de l'égalité des chances entre tous les élèves. Pour la généralisation de l'enseignement de la langue amazighe dans 20 wilayas, M. Nouar ne nie pas l'importance que revêt cette démarche dans la préservation de l'identité nationale, mais relève, toutefois, plusieurs anomalies : «La première est l'ambiguïté dans la méthode d'enseignement de cette langue. Il est inconcevable que cette langue soit enseignée en français ou en arabe. Il faut absolument trouver une solution pour remédier à ce désordre dans l'enseignement de cette langue.» Pour Meziane Meriane, coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), qui partage le même avis que Larbi Nouar quant à la généralisation de l'enseignement préscolaire, la volonté de généraliser l'enseignement de tamazight sur 20 wilayas était déjà un acquis il y a quelques années. «C'est le manque d'enseignants qui a fait régresser le nombre à 11 wilayas seulement. Il faut maintenant investir dans la formation des enseignants au niveau des universités pour qu'ils puissent assurer un meilleur enseignement de cette langue dans les écoles», abonde-t-il. Il revient sur les problèmes liés à la distribution des aides aux enfants issus de familles démunies et insiste sur la nécessité de veiller à la réserver aux élèves qui la méritent réellement. Contrairement à ces deux syndicalistes, le secrétaire général du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), Idir Achour, est un peu sceptique quant aux décisions prises par Mme Benghebrit. Il les qualifie d'acceptables et espère que cela relèvera le niveau de l'école algérienne. Toutefois, pour les engagements de la ministre quant aux revendications des syndicats avant le 15 octobre, le CLA fait preuve de réserves. Le délai fixé par la tutelle est un peu gonflé et tend à devenir un grand mensonge. «A commencer par la commission de la révision du statut dont les travaux ne peuvent être terminés avant le 15 octobre, déclare-t-il. Il n'y a rien à l'horizon quant à une éventuelle révision salariale qui permettra aux travailleurs d'avoir un pouvoir d'achat. Il en est de même pour le droit à la retraite après 25 ans et l'intégration des contractuels.» M. Achour considère que les concours de promotion restent un «geste ordinaire». «Même si les primes pour les directeurs d'établissement et les intendants seront versées, ces deux points sont des revendications secondaires dans notre liste. C'est selon l'aboutissement des réunions bilatérales que nous allons agir», conclut-il. Malgré ses démarches courageuses et le climat de paix provisoire installé, la mission de la ministre de l'Education nationale n'est pas encore dans la poche.