Le camping El Manar avait bénéficié d'un aménagement en 2010, à la suite de l'acquisition d'un lot de chalets en très bon état, écoulé dans le cadre d'une vente aux enchères. A présent, ce camping est pourvu d'une capacité d'accueil de 80 lits. Hadj Youcef a encouragé son fils Rabah à décrocher des diplômes et attestations de formation dans le tourisme afin qu'il se consacre à l'amélioration du cadre de vie dans cet endroit intime, calme : espaces verts, réfectoire, terrasse, piscine pour enfants, équipements pour les jeux. Pour la saison estivale 2015, le camping El Manar a accueilli durant les sessions des familles des fonctionnaires des institutions publiques et celles des travailleurs des entreprises publiques. Des chambres à 2, 3, 4 lits et même des suites royales sont proposées aux estivants. Les prix pratiqués en pension complète uniquement par chambre varient entre 12 500 DA et 19 900 DA par jour. Nous avons pu relever selon les déclarations d'une jeune fille diplômée de l'école nationale supérieure du tourisme d'Alger, employée dans l'administration de ce camping, le séjour de nombreuses familles issues des wilayas de Tipasa, Alger, Blida, Béjaïa, Ouargla, Oran, Tamanrasset, Biskra, Tlemcen, Oran, Oum El Bouaghi, Guelma, et certains touristes venus d'Europe. Ce qui rend ce camping attractif, c'est le fait qu'il propose quelques activités à ses estivants, telles que les balades, les randonnées, les excursions, d'autant plus que la famille qui gère ce camping habite le mont Chenoua et certains de ses membres font partie d'une association de chasseurs, agréée depuis des années par la wilaya de Tipasa. L'Italienne Daniella, hôtesse de l'air au sein de la compagnie aérienne Alitalia, qui séjourne avec son amie algérienne Anissa, une sage-femme qui réside à Rome, affiche sa satisfaction, néanmoins avec quelques remarques. «Je trouve que ce lieu est propre, il y a de la verdure à l'intérieur, de l'eau chaude et les familles algériennes sont sympathiques, déclare-t-elle, mais je suis désolée de vous dire que les responsables ont cette habitude de placer les poubelles à l'entrée de la plage, alors que celle-ci est déjà sale, ajoute-t-elle, il faut encore faire des efforts dans le nettoyage des lieux naturels fréquentés par les touristes, mais il faut également informer les touristes, comme moi qui vient d'Italie, des endroits historiques et les paysages merveilleux que recèle la région de Tipasa, il y a un manque de communication, car il n'y a pas que la mer pendant nos vacances ; avant d'oublier, je citerai aussi le problème du réseau internet qui est toujours perturbé, sinon mon séjour est agréable dans ce camping que je viens de découvrir pour la première fois», conclut-elle. L'entretien du camping est assuré par 2 équipes. La restauration des familles s'effectue jusqu'à minuit. La promesse du branchement du camping au gaz de ville a été faite par Sonelgaz. Le locataire devra attendre la fin de la saison estivale en cours. L'environnement du camping El Manar devra faire l'objet d'un nettoyage permanent et non pas occasionnel, comme c'est le cas jusqu'à ce jour. Beaucoup d'ordures sont abandonnées sur la plage qui se trouve à 20 m du camping. La plage accueille des milliers de familles, d'autant plus que l'accès est gratuit. Des jeunes imposent leur diktat et exigent des automobilistes le paiement du stationnement. C'est une aubaine pour se faire de l'argent sans coup férir sur le dos des estivants. L'Etat ne s'est pas manifesté sérieusement pour appliquer ses directives lancées tous azimuts à l'entame de la saison estivale. Après avoir investi dans son camping afin de rendre le séjour de ses locataires agréable, le fils de Hadj Berrahmoune Youcef évoque avec nous ses projets afin d'améliorer encore plus la qualité de services. «Nous venons une fois encore de déposer notre dossier d'investissement pour la réalisation d'un hôtel de 68 chambres, pourvu d'un parking en sous-sol, d'une salle de conférences et d'un restaurant, nous dit-il, nous avons tenu compte des caractéristiques de notre région, de notre culture dans nos études, enchaîne-t-il, le dossier se trouve à la wilaya, nous sommes sérieux et nous voulons travailler pour notre région, nous souhaitons obtenir un avis favorable des autorités locales, et sommes encouragés par les instructions du Premier ministre Sellal», conclut-il. Il faut reconnaître que le seul projet sérieux dans le secteur du tourisme alloué à un investisseur, de surcroît issu de la wilaya de Tipasa et qui se réalise dans cette wilaya, avait été accordé et encouragé par les autorités centrales du pays, sans avoir eu auparavant l'aval des autorités locales. Enigmatique constat en matière d'investissement. Il suffit de solliciter les investisseurs crédibles et honnêtes de la wilaya de Tipasa qui désirent développer leur territoire et enregistrer ensuite leurs versions pour tirer les conclusions sur cette situation qui suscite moult interrogations. Le tourisme demeure l'axe incontournable pour hisser cette wilaya côtière au rang de destination de prédilection, nonobstant le secteur agricole et celui de la pêche. En fait, à quoi ont servi les visites de travail (défilés, ndlr) des ministres du Tourisme à Tipasa depuis… les 15 dernières années ?