Pour l'UGTA, trois secteurs pourvoyeurs d'emplois retiendront l'attention particulière des parties : l'agroalimentaire, l'industrie et la pêche. C'est dire que la tripartite de demain est annonciatrice d'une nouvelle ère. Les travaux de la tripartite gouvernement-patronat-UGTA s'ouvriront demain à Biskra, avec comme invité d'honneur le directeur général du Bureau international du travail (BIT). A l'ordre du jour, l'évaluation du pacte économique et social de la précédente tripartite et la réalisation des engagements. Une batterie de mesures sont attendues pour relever le défi de la crise financière qui secoue le pays, axées sur les secteurs prioritaires, à savoir l'agroalimentaire, la pêche et l'industrie.C'est dans une conjoncture particulièrement difficile, marquée par un recul drastique des revenus du pays, que la tripartite se tiendra demain à Biskra, capitale des Ziban. La présence du directeur général du BIT est une «incursion» unique dans les annales. «C'est la première fois que le directeur général du BIT assiste à une rencontre de ce genre. Le dialogue social à l'algérienne est pour lui une expérience, un exemple à connaître et à suivre. Raison pour laquelle il sera là tout au long des travaux pour voir comment ce dialogue social se répercute sur le terrain», déclare Achour Telli, chargé des conflits et des négociations à l'UGTA. Au programme de cette tripartite, l'évaluation de celle de 2014, ainsi que du pacte économique et social. «Il est question de voir ce qui a été fait par les trois parties signataires et ce qui leur reste à faire en prenant en compte la situation difficile que traverse le pays, sans pour autant toucher aux acquis sociaux. Pour preuve, la suppression de l'article 87 bis du code de travail le 1er août dernier. Cette mesure vient appuyer le pouvoir d'achat de 2 millions de travailleurs. Elle reflète la volonté et l'engagement des partenaires du pacte à travailler à l'amélioration des conditions de travail et du climat social, indispensable à la bonne tenue de la croissance», explique Telli. En ce qui concerne les engagements des parties, il évoque «les mesures-phares liées à un ensemble de facilitations à l'investissement, à l'encouragement et au soutien de la production nationale». A ce titre, le responsable rappelle la batterie de textes promulgués récemment par le gouvernement et «qui traduisent l'engagement» des pouvoirs publics. Il rappelle aussi les mesures visant une réforme du cadre de régulation des affaires et du dispositif législatif qui les régissent «en vue de lever systématiquement les obstacles au développement de la production nationale, de l'investissement et de l'emploi. Sur la crise financière et les choix qu'elle pourrait imposer aux parties, le responsable nous renvoie au rapport élaboré par le comité national de suivi de l'Ugta, où il est clairement indiqué : «La nouvelle vision de la politique économique ne réduit pas celle-ci à un énoncé de mesures consignées dans un document. Au contraire, elle considère que la concertation entre les pouvoirs publics et les parties prenantes permet de réduire les incertitudes liées à tout choix de projet de développement, de découvrir de nouvelles opportunités d'innovation et de garantir l'efficacité des politiques publiques. Dans ce cadre, le Pacte économique et social pour la croissance a posé des jalons importants dans la concertation entre les pouvoirs publics et les acteurs du développement économique et social. Il pose également aujourd'hui clairement et formellement le principe de la responsabilité collective dans la réalisation des objectifs retenus de manière consensuelle par les parties prenantes et celui de l'évaluation pour réajuster, le cas échéant, ses directions de mise en œuvre. L'Algérie, à travers ce modèle de concertation et de dialogue, marque son engagement fort et déterminant, au plan national et international, quant à la promotion d'un véritable dialogue socioéconomique, en mesure de prendre en charge les préoccupations de notre société (…). Il est important de souligner que des progrès appréciables ont été réalisés dans les différents domaines de notre vie socioéconomique, toutefois, ces progrès auraient gagné en intensité si l'arsenal légal et réglementaire régissant l'activité économique était efficacement mis en application à tous les niveaux de la gestion des affaires économiques, depuis le niveau central jusqu'au, surtout, niveau local. Une autre condition non moins importante réside dans la dépénalisation de l'acte de gestion dans toute son étendue, garante d'une gouvernance efficace de nos entreprises. De même, une meilleure coordination entre les différents acteurs est un impératif en vue d'assurer l'efficacité et de relever, de manière concrète et durable, les défis auxquels nous sommes confrontés». Pour l'UGTA, trois secteurs pourvoyeurs d'emplois retiendront l'attention particulière des parties : l'agroalimentaire, l'industrie et la pêche. C'est dire que la tripartite de demain est annonciatrice d'une nouvelle ère. Ses travaux pourraient être prolongés et devraient s'achever avec une batterie de nouvelles mesures imposées par la conjoncture actuelle.