Guidoum Faycel, alias «Zemba», un supporter fidèle aux couleurs des équipes locales, un animateur des stades qu'on appelait à la rescousse en période de difficulté à cause de son influence sur le public, est grabataire depuis des mois. Un premier SOS lancé en 2014, par le biais de la presse écrite, à l'adresse des autorités locales, des animateurs du mouvement associatif et des âmes charitables avait produit quelques effets sur certaines consciences, pour ensuite abandonner ce trentenaire affaibli par le mal, livrer seul un combat déloyal contre une leucémie ravageuse, sans calmants et sans prise en charge. Son entourage familial, ses amis et ses voisins du quartier de la cité des 1700 Logements lancent un deuxième SOS pour aider un homme doublement affecté par la maladie qui ronge son corps frêle et l'ingratitude des hommes. «Zemba ne tendait pas la main, malgré sa situation sociale précaire ; il vivotait de petits métiers, vendait des journaux à la criée, mais savait ramener la joie lors des rencontres sportives locales et nationales», nous dit Hamma, un de ses compagnons. Il y a déjà une année, son transfert vers une structure spécialisée avait mis fin aux douleurs atroces desquelles il souffrait, et ce, grâce à des âmes charitables qui avaient refusé que leurs noms soient divulgués. Aujourd'hui, et après une longue période de traitement onéreux pour sa petite bourse, Fayçal est moralement abattu et se prive même d'adresser la parole aux autres. Ce n'est plus cette silhouette joviale et pleine de vie qu'on voit, ni cette voix rauque qui annonce avant leurs dates les rencontres décisives de l'équipe nationale ou les clubs de Souk Ahras qu'on entend. Des gémissements, rien que des gémissements et des souvenirs d'un jeune homme qui égayaient des milliers de gens de la ville. «Il me demandait souvent pourquoi les associations sportives et caritatives lui tournaient le dos, lui, qui des années durant ne ratait aucune occasion pour leur porter aide et assistance», nous confie un de ses amis, qui a critiqué les clubs sportifs, l'ESSA à leur tête, ainsi que la radio locale qui brille par son absence, d'après son impression.