Un grave précédent dans certaines administrations publiques et au sein même des services communaux remet à l'ordre du jour le choix des élus locaux, ceux de la municipalité à leur tête, capables de livrer un combat de desperados au détriment de n'importe quel préalable quand les privilèges sont en jeu. Un groupe déchu du FLN, proche de l'APC de Souk Ahras et opposant à l'actuelle mouhafadha, vient de transplanter ses clivages organiques dans les administrations publiques, bousculant, du coup, l'impartialité et l'austérité nécessaires à ces lieux. Des dizaines d'employés des services de l'APC, de la Protection civile, de la direction de la jeunesse et des sports, des services agricoles… se plaignent depuis une semaine de «la présence encombrante d'inconnus qui viennent prêcher quotidiennement l'adhésion massive des citoyens au plus vieux parti et promettent monts et merveilles à tous ceux qui désireraient s'engager dans cette lutte de leadership en faveur des membres frondeurs», selon une employée de l'état civil de la mairie du chef-lieu. Dans un autre service de l'APC de Souk Ahras, deux jeunes gens signalés par nos sources arpentent les couloirs et sont à l'affût de la moindre personne en détresse pour venir l'aborder et proposer ensuite la prise en charge de son dossier, a-t-on constaté. Ces nouvelles recrues parmi les citoyens en mal de régularisation d'une quelconque situation auront à laisser le numéro de téléphone et à répondre à l'appel du noyau frondeur en cas d'hostilités ou de bataille rangée. Même scène à la DJS où l'on a constaté des appels à l'embrigadement des fonctionnaires de la direction et les autres structures, et ce, devant les regards passifs des responsables. «Tout le monde ici est de notre côté et au cas où nous réussissons à transformer les structures du parti, vous ne manquerez de rien», a déclaré un ex-élu de l'APC de Souk Ahras, déchu par voie de justice à l'exercice du poste d'élu. «Même les sportifs mineurs n'ont pas été épargnés par cette campagne sordide et attentatoire à l'administration publique (…) Des groupes de marginaux viennent quotidiennement à l'OPOW Badji Mokhtar où mon fils s'y rend régulièrement pour pratiquer du sport (…) et lui ont demandé de faire partie d'une équipe en prévision d'une éventuelle prise d'assaut de la mouhafadha et, comble de l'ironie, c'est un élu municipal proche du maire qui est venu lui faire cette proposition», a fustigé L. Saâd, le père d'un jeune karatéka. Des situations similaires ont été signalées dans les services de la direction des services agricoles (DSA) et de la Protection civile.