L'association culturelle Milev et le centre universitaire de Mila ont organisé, ce mardi, une conférence sur Mebarek El Mili à l'occasion du 71ème anniversaire de sa disparition. Mais ce qui a retenu le plus l'attention restent les révélations faites par Noureddine Bouarroudj, chercheur en histoire, sur la vie privée de celui qui était le trésorier de l'association de Uléma présidée par Abdelhamid Ben Badis. La conférencier a fait un tour d'horizon sur la vie du cheikh depuis l'âge de 12 ans, date à laquelle il s'est installé à Mila, jusqu'à sa mort le 9 février 1945. Il a, toutefois, étoffé son exposé d'une multitude de détails inédits sur la vie de Mebarek El Mili. Bouarroudj évoquera la fugue d'El Mili en 1913, ainsi que certaines de ses habitudes en matière de consommation. «Moubarek El mili a fugué du domicile familial à Ermaman, dans la wilaya de Jijel, un certain jour neigeux de l'année 1913 pour se rendre à Mila, où il peaufina ses études religieuses. Il a séjourné, pendant sept ans chez les Ben Maânsar qui l'ont recueilli à son arrivée à Mila. A 20 ans, il rejoint l'école de Ben Badis, à Constantine. Puis, la famille de Mustapha Boussouf lui paye des études à Ezzeitouna à Tunis». Dans le sillage des révélations qu'il fera sur cette personnalité historique, le conférencier affirmera : «El Mili n'était pas de ces hommes de religion entêtés ou rétrogrades, mais il avait adopté de nombreuses habitudes européennes. Par exemple, le cheikh fumait la cigarette ordinairement et possédait une voiture qu'il conduisait lui-même. Il n'abandonna le tabac qu'en 1925, lorsqu'il fut désigné imam à Laghouat par Abdelhamid Ben Badis». Selon le conférencier, El Mili fumait dans la clandestinité. «Imam à Laghouat, Moubarek El Mili s'isolait du monde et fumait. Il n'abandonna cette habitude qu'après que l'un des fidèles lui eut fait la remarque en lui rappelant que les gens le prenait pour modèle», affirme Noureddine Bouarroudj.