La remontée des prix est due aux menaces de grève dans l'industrie pétrolière et gazière norvégienne, annoncées pour les jours à venir. Après avoir accusé un net recul, dans le sillage de l'annonce du vote britannique en faveur du Brexit et de l'augmentation de la production nigériane, les prix du pétrole ont retrouvé plus de vigueur hier en cours d'échanges européens. Des valeurs au-dessus de 49 dollars ont ainsi été enregistrées à Londres, alors que la clôture de la séance de lundi avait été marquée par un prix à peine au-dessus de 47 dollars sur la place de cotation du Sahara blend algérien. La remontée des prix est due aux menaces de grève dans l'industrie pétrolière et gazière norvégienne, annoncées pour les jours à venir. Le marché anticipe ainsi le risque du début d'une grève des travailleurs du secteur pétrolier norvégien au cas où les négociations salariales venaient à échouer. Les cours du brut anticipent en fait les perturbations d'approvisionnement qui pourraient affecter la production du premier fournisseur de produits pétroliers européen. Vers 15h (heure algérienne), le baril de brent valait 49,16 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en nette hausse par rapport à la clôture de lundi. Il est à rappeler que les cours du brut ont débuté la semaine dans le rouge, toujours lestés par l'appréciation du dollar ainsi que par des informations selon lesquelles la reprise de la production nigériane, perturbée depuis plusieurs mois par des interruptions non planifiées de production, se confirmait. La pression à la vente a été entraînée par des informations selon lesquelles la production pétrolière au Nigeria avait atteint 1,9 million de barils par jour après l'achèvement de travaux de réparation, relevaient des analystes cités par les agences de presse. Or, selon ces derniers, la production du premier producteur africain d'or noir était tombée pour un temps à moins d'un million de barils par jour en raison des nombreuses attaques sur des installations pétrolières perpétrées depuis le début de l'année par des groupes rebelles, en particulier les Vengeurs du delta du Niger (NDA). «Mais ce facteur baissier a été contrebalancé par des menaces d'interruption de production en Norvège, où il y a des menaces de grève dans l'industrie pétrolière et gazière», ont ajouté les experts. Ces derniers précisent que d'après des sources syndicales, «sept champs pétroliers et gaziers norvégiens sont concernés». Dans ce contexte, les incertitudes économiques et politiques entraînées par le vote, jeudi, des Britanniques en faveur d'une sortie de l'Union européenne (UE), appelée Brexit, semblaient passer au second plan. De l'avis général des analystes, les effets à long terme du Brexit sur les cours pétroliers devraient de toute façon rester marginaux dans un marché en voie de rééquilibrage et bénéficiant de fondamentaux de l'offre et de la demande haussiers. «Le pétrole brut n'a pas évité une correction due au Brexit, mais nous considérons qu'il a plutôt bien résisté en comparaison de l'effondrement des marchés actions et du bond du dollar», note un analyste du marché. D'autres experts estiment que les conséquences du Brexit sur la demande de pétrole devraient être limitées, même s'il est possible que les investisseurs spéculatifs vont se débarrasser de leurs positions longues nettes sur le brent en raison de l'incertitude suivant le vote britannique et exercer ainsi une pression à la baisse sur les cours.