Après 10 ans à la tête de l'opérateur de téléphonie mobile Ooredoo, anciennement Nedjma, Joseph Ged quitte son poste. Le Libano-canadien, devenu une des figures les plus connues du monde entrepreneurial en Algérie, s'en va occuper un poste de responsabilité au sein de la maison mère, à Doha, la capitale du Qatar. L'information a été donnée par l'opérateur qui indique dans un communiqué que «Joseph Ged décide de sortir des fonctions opérationnelles en tant que directeur général d'Ooredoo Algérie pour assumer d'autres responsabilités importantes au sein du groupe Ooredoo, au moment où l'opérateur de téléphonie mobile qu'il dirige depuis 2007 devient le leader du marché en Algérie avec un chiffre d'affaires record de 252 millions de dollars au 2e trimestre 2016». Avant de partir, le patron de la filiale algérienne d'Ooredoo a tenu, selon le document, à faire le bilan de son passage à la tête de la société. Il a indiqué qu'Ooredoo a réalisé des «performances exceptionnelles» au cours du deuxième trimestre 2016, avec un «niveau record de 252 millions de dollars de chiffre d'affaires». Plus que cela, l'opérateur, arrivé en 2004 comme troisième société sur le marché algérien, occupe désormais la place de «leader du marché de la téléphonie mobile en Algérie, détrônant son concurrent historique, et ce, après 12 ans d'existence presque jour pour jour (25 août 2004)». En 9 ans de présence à la tête de l'opérateur téléphonique, Joseph Ged s'est distingué par une attitude contrastée. Le dirigeant, d'apparence joviale et calme, a réussi à placer l'entreprise dans des positions que lui ont enviées ses autres concurrents. Wataniya Télécom Algérie, devenue Ooredoo depuis son passage dans l'escarcelle du Qatar, peut même se targuer d'avoir obtenu le privilège d'être le sponsor exclusif de la Fédération algérienne de football et de l'équipe nationale. Une place de choix qui a permis à l'opérateur d'inviter les Verts à un défilé dans l'émirat du Golfe. Un sacrilège qui sera sévèrement sanctionné. Non seulement les joueurs de l'équipe nationale ont été rappelés alors qu'ils attendaient l'avion pour s'envoler à destination de Doha, mais le bail qui liait Joseph Ged à Mohamed Raouraoua, président de la FAF, n'a pas été renouvelé. Les autorités ont préféré l'opérateur historique, Mobilis. Le passage de Joseph Ged à la tête d'Ooredoo Algérie n'est pas marqué que par des trophées. En février 2015, l'homme a provoqué une grosse polémique en déclarant publiquement qu'il ne pouvait pas donner de la publicité de son entreprise à des «journaux qui critiquent» le Qatar. La déclaration, dénoncée par certains médias, a fait le tour du monde et révélé au grand jour la perception que se font certains dirigeants d'entreprise de la presse indépendante. Depuis ses controverses avec la presse, Joseph Ged s'est montré très discret. Des informations, jamais vérifiées, ont fait état de démêlés que l'homme aurait eus avec les autorités algériennes. Est-ce la cause réelle de son départ ?