Pour un coup d'essai, le MO Béjaïa a réalisé un coup de maître. C'est le moins que l'on puisse dire après son exploit, le mot n'est pas assez fort, réalisé dimanche soir contre le FUS de Rabat, qui plus est chez lui. Les joueurs du Mouloudia de Béjaïa ont relevé le défi d'aller arracher la qualification à la finale de la Coupe de la Confédération sur les terres mêmes de leur adversaire, le champion en titre du Maroc, qui restait sur une extraordinaire série de victoires toutes compétitions confondues. Ce qui ajoute au mérite de cette équipe du MOB c'est que rien n'a été facile pour elle sur et en dehors de son terrain. Le club n'a pas été épargné par les problèmes, en tous genres, depuis des mois, illustrés par les changements à la tête du club et du staff technique, sans oublier la saignée subie au niveau de l'effectif durant l'intersaison. Le MOB a puisé dans cette adversité les raisons d'aller de l'avant, de ne pas regarder derrière pour continuer à grandir malgré un contexte très difficile, marqué par la faiblesse des moyens financiers, comparativement aux «cadors» qui alimentent les gazettes en scandales alors que le MOB s'illustre sur le rectangle vert grâce à des joueurs de talent, n'en déplaise à tous ceux qui font dans la dévalorisation du produit local leur sport national. Nacer Sandjak, Lakhdar Adjali avec le reste des staffs et l'aide des joueurs, les dirigeants aussi et, surtout, le soutien indéfectible des supporters sont en train d'écrire la plus belle page de l'histoire d'un club qui a enfanté un fabuleux footballeur dans les années 1964-1965 qui avait pour nom Mokhtar Bouzemboua, premier international issu de l'école du MOB. Le club est en train de grandir. Il n'était pas un pensionnaire de la Ligue 1 au départ du professionnalisme, qu'il a rejoint l'année d'après, et s'est ensuite durablement installé avant de remporter son premier titre national, la coupe d'Algérie en 2015. Pour le MOB, le plus difficile est à venir. A savoir confirmer et aller chercher d'autres titres et couronnes. Cette ambition doit être accompagnée par plus de moyens que ceux dont le club dispose aujourd'hui. Ils sont dérisoires comparativement à ceux de son adversaire en finale le TP Mazembe (RD Congo). Sur ce chapitre, les deux finalistes n'évoluent pas dans la même division. Cela n'empêchera pas les Mobistes de caresser le rêve de réaliser un monumental exploit. Gagner la Coupe de la Confédération contre le club le plus riche du continent. Bravo le MOB.