Le quatrième de couverture de Paix à leurs armes, d'emblée, souligne que «c'est un thriller politique haletant sur la corruption des Etats autoritaires et sur le cynisme des démocraties occidentales». Le pitch livresque porte sur ceci : «Constantine, octobre 2012. Peter Richter, cadre d'une importante entreprise d'armement allemande, est enlevé par des terroristes. Si les services secrets algériens privilégient immédiatement la thèse d'un groupe islamiste, pour Ralf Eley, chargé de la sécurité à l'ambassade d'Allemagne, quelque chose ne colle pas. Malgré les mises en garde du pouvoir, il décide de mener sa propre enquête. Les pistes qu'il suit le conduisent à une mystérieuse organisation et au cœur du monde très opaque des fabricants d'armes.» Né à Nuremberg en 1965, Oliver Bottini a été élevé et a grandi à Munich, où, dans les années 1990, il étudiera à l'université locale, la littérature contemporaine et l'italien. Et suivra un cursus portant sur la psychologie du marché de la publicité. Il obtiendra même un master. Depuis 1995, Oliver Bottini se consacre à la littérature. Et il en fera désormais son métier. Il bénéficiera de deux bourses littéraires. Celles de la ville de Munich (1999) et de la fondation Bertelsmann. (2001). Ce qui le plongera dans le monde de la finance et des médias. Révélé par son coup… d'essai, le polar, Meurtre sous le signe du zen, Oliver Bottini, sera salué. Car c'est un nouveau «maître» du genre. D'ailleurs, il sera le récipiendaire du prix du thriller allemand par deux fois. Pour Meurtre sous le signe du zen et L'Eté des meurtriers. L'on dit qu'il est considéré comme l'un des meilleurs auteurs de policiers en Allemagne et en Europe. Son trait cursif est qualifié de riche et dense, retraçant des histoires émaillées de politique, de personnages vivants d'expédients, de capitaines d'industrie véreux… Ses romans ont été adaptés à la télévision allemande ARD. Oliver Bottini vit depuis 2008 à Berlin et pratique un art martial. Le kung-fu. Zen quoi ! La «zénitude» littérale. Et bien sûr littéraire. Avec Paix à leurs armes, Oliver Bottini signe un roman ambitieux au courant d'une plume, nous rappelant Gérard de Villiers, John Le Carré et un certain auteur nommé Rachid Mimouni. Tant le trait est intense, subtil, élégant et allégorique. Laissant le lecteur dubitatif. Dans une fiction- parlant de baroud, baroudeurs, de marchands de canons étrangers, de «seigneurs de guerre», d'intox et de «deals» balistiques… Et de politique. Où se donne la réplique un enquêteur, des ravisseurs donnant le change, se faisant passer pour AQMI, un général, une avocate Amel, folle amoureuse de Ralf Eley (le policier allemand), une parlementaire allemande contre la vente des armes… «Les hommes n'ont aucune importance. Les trusts d'armement et les gouvernements ne travaillent pas en fonction des valeurs et des idéaux des hommes, mais en fonction des impératifs économiques. Les processus sont automatisés. Tu veux investir dans mon pays ? Bien, je veux tes blindés ! Tu veux notre pétrole ? Notre gaz ? Notre énergie solaire ? Bien, je veux tes fusils d'assaut !», lit-on à la page 156 de Paix à leurs armes.
Paix à leurs armes /Oliver Bottini Traduit de l'allemand par Didier Debord Policier / polar / thriller Piranha Editions (2016) 400 pages