Des filières dormantes et d'autres prises dans le collimateur de la bureaucratie viennent de signer une nouvelle feuille de route pour une relance imminente dans différents secteurs, dont celui de l'agriculture. Un franc succès a été réalisé l'année 2013, lors de l'organisation du premier séminaire international sur le cactus (opuntia) en Algérie. Un fruit prisé pour ses qualités économiques, curatives, utilisé également comme fourrage pour animaux et dans la production de plusieurs produits cosmétiques. Les premières unités de production et de transformation ont déjà vu le jour dans plusieurs régions de la wilaya de Souk Ahras. La création d'une filière de production-transformation, avec comme objectif tracé à moyen terme l'exportation de certains extraits demandés outre-mer, semble au stade de la concrétisation. Les 10 000 cerisiers plantés récemment dans la région de Ouled Driss, le lancement d'une petite industrie de pointe dans plusieurs zones, notamment dans la commune de Bir Bouhouch, s'inscrivent dans cette optique. Le consul de France à Annaba, Patrick Poinsot, en visite de courtoisie mardi dernier dans la wilaya de Souk Ahras, a eu l'occasion d'avoir avec le wali un entretien autour des possibilités de coopération entre les investisseurs locaux et ceux exerçant de l'autre côté de la rive méditerranéenne. Des projets pionniers dans la culture de l'opuntia (figue de Barbarie), la cerise, le safran, les légumes secs et la production laitière. Pour cette dernière filière, le premier responsable de l'exécutif n'a pas manqué de mettre en relief les potentialités énormes de la région et les atouts existants pour un éventuel lancement de projets de transformation des produits laitiers. Les représentants de la Chambre du commerce et de l'industrie, ainsi que quelques investisseurs, ont exprimé le vœu de consolider davantage la coopération entre les deux pays. Les deux parties ont également souhaité le renforcement du partenariat culturel, touristique, artistique et celui de la formation dans les différents secteurs. Le wali de Souk Ahras citera, à titre illustratif, l'organisation de Journées cinématographiques à Khemissa. La proposition d'un jumelage avec une ville française a été favorablement accueillie par l'hôte du wali. La première semaine du mois en cours, Abderrezak El-Methlouthi, consul général de Tunisie à Annaba, en visite à Souk Ahras, a eu à constater les incommensurables vertus d'une éventuelle coopération avec la wilaya de Souk Ahras dans plusieurs domaines, dont celui du tourisme et de l'agriculture. Les propositions du wali de Souk Ahras ont été incluses dans le canevas des engagements de représentants du pays voisin. Quelques mois auparavant, Abdesselem Bouchouareb, ministre de l'Industrie et des Mines, avait déclaré que le complexe de transformation de phosphate de Oued-El-Kabarit aura une portée internationale. Un complexe d'envergure internationale Les trois milliards de dollars injectés dans ce mégaprojet feront de ce complexe de transformation de production du phosphate et dérivés un pôle industriel continental capable de disputer le leadership mondial dans le domaine. Avec ses 5000 travailleurs, qui seront recrutés en phase de réalisation, et 2500 autres postes d'emploi permanents et des milliers d'emplois indirects, le projet contribuera à l'équilibre socioéconomique de la wilaya de Souk Ahras et assurera des rentrées certaines pour les caisses de l'Etat. Les prévisions de production des trois unités qui seront opérationnelles l'année 2019 sont encourageantes. Il s'agit de 4500 tonnes/jour d'acide sulfurique, de 1 500 tonnes/jour d'acide phosphorique et de 3000 tonnes/jour de composants d'ammoniac. C'est le même ministre qui a inspecté la centrale solaire de Souk Ahras implantée sur un site de 30 hectares, avec une capacité de 15 megawatts, dont les travaux ont été achevés à 100%. Cette station photovoltaïque est à inscrire également dans le sillage des nouvelles orientations du pays en matière de diversification des sources d'énergie et de la promotion de nouveaux pôles industriels, où l'expérience des partenariats étrangers en industrie lourde et autres technologies de pointe n'est pas à écarter.