Le documentaire Les derniers hommes-éléphants des coréalisateurs Daniel Ferguson et Arnaud Bouquet, montré mardi après-midi, est une belle et attendrissante leçon de vie. Une belle histoire naturelle. Un film ayant une verdeur. Comme la luxuriance des Hauts-Plateaux du Cambodge, où vit une population, les Bunong, une minorité. Et ce, en bonne intelligence avec… des éléphants. Des mammifères certes, domestiqués mais traités comme des amis. Une sacrée affection. Quand le pachyderme tombe malade, c'est tout le village qui souffre. Depuis des siècles, les Bunong sont connus pour avoir l'habileté et l'art de pouvoir capturer et dompter des éléphants sauvages. Des mastodontes sont ancrés dans leur culture et, selon les légendes, ils étaient originellement des hommes. Mais les temps ont changé et la forêt et ces espèces d'animaux, qui se font rares. Mrey est un des derniers anciens à pouvoir converser avec l'esprit-éléphant. Un chaman, qui sait parler à l'oreille des éléphants. Et il est gravement malade, presque mourant. D'ailleurs, le film lui est dédié. Il en est mort. Afin d'assurer la subsistance de sa famille, Duol cherche à devenir un cornac : un maître-éléphant. Puis il y a Mané, qui recherche désespérément le pachyderme qu'elle a vendu en 2002. Le message délivré est dans la même veine du clip Earth Song de Michael Jackson. L'avancée des bulldozers, la déforestation et la dégradation environnementale au Cambodge. La preuve. Les Bunong ont adressé une lettre de protestation contre les crimes écologiques. Mais n'ont reçu aucune réponse du gouvernement jusqu'à maintenant. Pour la prochaine édition, il faudrait que les réalisateurs accompagnent leur film. C'est plus crédible. Car c'est frustrant.