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La mystification comme culture politique
Vu à la télé
Publié dans El Watan le 23 - 03 - 2017

C'est quand même scandaleux de voir la télé d'Etat accorder au JT de 20h quatre à cinq fois plus de temps d'antenne aux deux partis du pouvoir par rapport au passage des autres formations politiques dites «mineures», notamment celles qui représentent l'opposition dont les séquences, souvent sorties de leurs contextes, sont liquidées en quelques secondes, juste pour montrer que le pluralisme est respecté. Tout récemment, c'est le patron du RND, en déplacement dans l'Est du pays, qui a eu cette faveur médiatique qui coule également de source lorsque c'est le FLN qui est en couverture. Les deux partis du pouvoir peuvent ainsi compter sur le soutien inconditionnel de la Télévision nationale, même quand ils n'ont rien à dire au public.
Sinon à ressasser des rengaines démagogiques qui sont constamment remises au goût du jour pour les besoins électoralistes, mais qui, sous d'autres cieux, ne peuvent être considérés comme des sujets journalistiques plausibles sur lesquels il faut s'étendre. Mais qu'à cela ne tienne, lorsqu'elles émanent des partis du pouvoir, ces rengaines deviennent des programmes politiques. Ouyahia, pour revenir à lui, vient de nous donner à ce propos la démonstration que son parti reste plus productif en termes de démagogie que d'idées novatrices capables d'influer sur le développement politique des consciences.
Pendant les longues minutes qui lui ont été offertes pour s'exprimer à une heure de grande écoute, le patron du RND s'est appuyé, consciemment ou pas, sur des formules populistes éculées et sur d'affligeantes banalités pour essayer de convaincre son assistance, en se prenant lui-même très au sérieux pour mieux faire passer le message. Avec un discours creux, répétitif sur les lapalissades ou les évidences criantes genre : «Un pays ne peut se construire sans la stabilité…», il n'a en fait réussi qu'à révéler au grand jour sa déconnection avec la réalité citoyenne qui attend autre chose de la part de la classe politique.
En somme, et ce n'est pas une nouveauté, si la vie politique nationale à travers le prisme de la formation qu'il dirige est atteinte d'une dramatique indigence, c'est en raison d'abord et surtout de l'incapacité chronique des partis en exercice, particulièrement ceux qui ont les faveurs médiatiques, à se hisser à la hauteur des exigences imposées par la Politique avec un grand «P» non pas comme simple instrument de propagande pour endormir les masses, mais comme activité militante dynamique nécessaire, voire indispensable à la structuration des opinions et de la société. Si donc la culture politique fait gravement défaut à nos partis, comment s'étonner dès lors du peu d'intérêt qu'accordent les Algériens dans leur grande majorité à la vie politique dans laquelle ils ne se sentent concernés ni de près ni de loin ? On aura beau dire que nos concitoyens se détournent de plus en plus de la politique, du moins de celle qui leur est servie sous forme de démagogie, de mensonges, de magouilles ou de manipulations, les vraies causes de leur «démission» volontaire sont à chercher dans le rapport complètement biaisé qu'entretient la classe politique avec le public.
Rapport perverti serait plus correct car si les partis de la majorité — ce sont eux qui sont les plus impliqués dans le désordre culturel actuel — ne mesurent pas les dégâts qu'ils produisent au sein de la société avec la nullité de leurs discours, ils restent en revanche les principaux responsables de la régression drastique du niveau politique des masses populaires à laquelle ils ont sciemment contribué. En effet, c'est pour mieux asservir les esprits, les rendre moins réceptifs aux questions de fond que les partis du pouvoir consacrent leurs plus grandes énergies. Plus les citoyens ont des difficultés à saisir les enjeux politiques, et plus ils deviennent des cibles vulnérables et par conséquent faciles à conditionner. Ouyahia est passé maître dans l'art de tenir des auditoires en mystifiant toute idée nouvelle pouvant contredire sa vision. Dans sa longue expérience de communication à sens unique, il a même appris à jouer sur les peurs pour se faire entendre. «Ne les laissez pas atteindre la stabilité du pays», a-t-il lancé dans le cadre de la campagne des législatives à l'adresse d'une salle bien remplie comme toujours.
On y décèle la gravité du ton pour mettre l'assistance en garde contre un complot venant de nulle part, que seul lui entrevoit et la subtilité de faire appel à l'adhésion de la foule comme un geste de patriotisme jamais calculé. Tout son discours est fait de ces accommodations qui interpellent les esprits sur la notion de la vigilance contre une adversité à imaginer, mais jamais sur les propositions concrètes du parti pour régler les problèmes des citoyens. La partition de la peur, de la mystification, de la démagogie face à un auditoire dépolitisé et donc désarmé, c'est en réalité dans ces eaux-là que les deux partis du pouvoir vont construire leurs programmes, avec l'assurance de passer pour les meilleurs défenseurs de la démocratie algérienne. Les leaders du RND et du FLN qui ont la cote avec les médias publics font d'office partie du fameux «cercle vertueux» configuré dans l'absolu pour des responsables appartenant à une sorte de premier collège puisqu'ils ont l'autorité de se donner raison en toutes circonstances. Le classement vaut aussi pour ces mêmes médias étatiques, bien qu'ils fonctionnent à l'information officielle «crédible et sourcée» et dont les journalistes, dont beaucoup sont talentueux et professionnels, demeurent privés de la liberté de concevoir leur propre information. Quand, par ailleurs, la télé d'Etat ne reste ouverte qu'aux officiels et jamais à la société civile, la notion du deuxième collège n'est pas loin. Cependant, comme les chefs de parti qui se soumettent au «programme du Président», et qui sont donc convaincus de l'efficience de leur politique, notre ministre de la Communication est lui aussi persuadé d'accomplir un travail mémorable en… baissant le taux de diffamations et d'insultes dans la presse. C'est une manière de se confectionner un bilan à travers une mystification décidément en vigueur dans toutes les sphères de décision, à défaut de pouvoir donner à cette presse un champ plus large à sa vocation, à sa liberté, à sa crédibilité.


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