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Qui se rappelle du grand Hadj Safi Boudissa, agro-éleveur, militant et syndicaliste hors normes ?
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Publié dans El Watan le 23 - 03 - 2017


Par Abdelkader Khelil
Professeur
La rapidité des processus de changement et de transformation est l'aspect principal qui caractérise les sociétés et les cultures contemporaines du monde d'aujourd'hui dont la mutation rapide a fait que nous nous trouvons dans un contexte de fluidité et d'incertitude jamais atteint auparavant. C'est alors que la croissance de l'incertitude exerce une incidence sur les conditions de vulnérabilité des peuples par conjugaison du malaise social et des difficultés économiques. Cela a fait naître, bien sûr, des sentiments d'insécurité ressentis par de larges couches de la population de bien des pays, et le nôtre n'est pas en reste…
Force est de constater que dans ce monde «globalisé» le matérialisme a fini par primer sur les valeurs humanistes, au point où nous sommes arrivés à faire l'impasse sur l'obligation de reconnaissance due à celles et ceux qui ont consenti des sacrifices et des efforts louables pour servir leur pays du mieux qu'ils(elles) pouvaient. N'est-ce pas malheureux ? Et dire que c'est là une constance, une règle immuable qui fait toute la différence entre les Etats civilisés qui savent donner un sens au mérite des hommes et des femmes, et ceux, comme le nôtre, qui semblent l'avoir quelque peu négligé. Alors… oui ! Nous pouvons dire que c'est là la pire des injustices qu'on aura commise à l'égard de ces braves. S'impose alors pour nous le travail continu de mémoire dans l'intérêt des générations futures avec conviction, détermination et sans fléchissement afin de restaurer les valeurs d'une société du mérite qui doit retenir dans sa mémoire collective le parcours de toutes celles et tous ceux qui l'ont servi avec loyauté, sans rechercher la sélectivité par parti pris et le subjectivisme. Alors oui ! Il est important de savoir qu'il y a encore des gens valeureux, même sinon intéressés par la gloire factice, la richesse ou l'accès au pouvoir — ces choses pourtant enivrantes — pour rester égaux à eux-mêmes.
Ces braves cultivent le sens de l'exemplarité, de la probité et certains sont même de véritables légendes, vivant très souvent dans leur isolement, en retrait des caméras des plateaux de télévision. Ils gardent leurs distances par rapport à une scène politique «polluée» qui leur est devenue étrangère, et ne parlent que si on les interroge.
Et de répondre à chaque fois : «Nous avons fait cela fi sabil Allah, rien de plus !» Que de modestie chez ces gens humbles qui ont su garder intacte la foi en l'idéal qui les a unis et rassemblés. D'aucuns pensent qu'ils sont d'un autre temps, que ce sont des «naïfs» dont le «compteur» est resté coincé sur une époque révolue. Ô… que non ! Nous devons tout au contraire être reconnaissants envers eux pour avoir restauré notre dignité, notre honneur et ce n'est pas rien !
PARCOURS ATHYPIQUE D'UN MILITANT AUTODIDACTE !
Hadj Safi Boudissa est né le 22 août 1929 à El Bayadh. Ce «novembriste» au pedigree de bravoure avéré compte 70 ans d'engagement non stop au service de son pays. Ce grand homme remarquable par sa simplicité et sa générosité boucle son quatre-vingt-huitième printemps dans sa ville de Ksar Chelala où fut assigné à résidence surveillée Messali Hadj à la suite d'une lettre qu'il a adressée le 11 octobre 1943 au général de Gaulle où il l'entretenait sur le destin de l'Algérie. C'est aux côtés de cette figure emblématique que des personnalités marquantes comme Saad Dahlab, Safi Boudissa et bien d'autres se sont «abreuvées» de l'idéal révolutionnaire porté par Messali Hadj, en «porte-drapeau» d'une cause nationale. Alors qu'autodidacte, cet homme de mérite a été pendant la seconde guerre mondiale secrétaire-interprète de la Royal Air Force à la base aérienne de Blida (1944-45).
Il adhère ensuite au MTLD et émigre en France en 1948 pour exercer la profession d'ouvrier aux usines Peugeot, comme rectificateur sur machines-outils. Ce «pugiliste» amateur de très bonne condition physique à cette époque, imposant par sa carrure de «catcheur» — comme il aimait à me le préciser —, avait le profil pour cet emploi harassant. Il fut l'un des principaux organisateurs du MTLD à Montbéliard. Quoique musulman pratiquant, il avait aussi des relations étroites avec les Jésuites. Il s'occupait même avec eux d'éducation d'enfants et de jeunes en difficulté. La nuit, il est du MTLD, le jour il amène à la messe des enfants d'Européens en rupture sociale, dit-il. Sans a priori ni hésitation, je crois pouvoir dire que notre ami est un authentique humaniste qui par son esprit tolérant transcende les clivages et les tabous artificiels qui endeuillent le monde à travers ses cinq continents, dans une guerre de religions qui ne dit pas son nom.
S'il a toujours souhaité participer à des groupes de réflexion sur le rapprochement entre l'Eglise catholique et l'Islam, c'est parce que pour lui «l'esprit religieux est essentiel pour nos sociétés» qui se sont empêtrées dans la voie du matérialisme reniant toute morale et laissant la finance internationale régenter et «ronger» l'âme de l'humanité, en faisant fi des misères des laissés-pour-compte de ce monde vacillant. A cette époque, les militants du PPA-MTLD s'attachaient, eux aussi, à préserver l'identité musulmane des travailleurs immigrés. Ainsi, l'ouverture de lieux de culte dans les usines faisait partie des plateformes de revendications des nationalistes syndicalistes du PPA-MTLD, comme Safi Boudissa. En habile négociateur, il a pu obtenir l'ouverture d'une salle de prière aux usines Peugeot de Sochaux en 1948, grâce à la «force» qu'il détenait parmi ce millier d'ouvriers qu'il avait structurés au sein de cellules syndicales de la CGT.
N'est-ce pas là une prouesse de chef d'orchestre ? De retour à Blida en 1949, Hadj Boudissa assume la fonction de commissaire de groupe aux Scouts musulmans algériens (SMA) et subit trois condamnations en 1951-1952 pour «activités anti-françaises». C'est lui aussi qui a exécuté le plan d'évasion d'Ahmed Ben bella et d'Ahmed Mahsas de la prison de Blida en 1952, avec la complicité d'un prévôt qui avait fait entrer des limes pour scier les barreaux de leurs cellules.
De l'équipe qui a composé son commando, seul le chauffeur de taxi fut arrêté et guillotiné. «Allah yarham achouhada !» A la fin de l'année 1952, alors qu'il était chef de la daïra MTLD de Guelma (Souk Ahras, Tébessa, Ouenza, Bir El Atter), il a commencé à acheter des explosifs, des armes et munitions à partir de la Tunisie. Celles-ci étaient acheminées par des militants employés dans les mines du Kef Ouenza et stockées dans des caches. Pour rappel, notre ami a été aussi chef de daïra MTLD à Mascara. Au moment de la crise du MTLD, il va rendre visite à Messali en résidence forcée à Niort et s'entretient plusieurs heures avec lui le 18 février 1954.
Dans un «Appel à la raison», Hadj Boudissa invite les militants à adopter une attitude de «neutralité positive». Il prend position pour le FLN dès sa création, et devient secrétaire de l'AGTA, dont il est membre fondateur, le 21 février 1957. Il a été aussi vice-président de la Panafricaine syndicale ouvrière créée en juillet 1957 à Accra (Ghana), puis membre de la commission exécutive de l'UGTA désignée lors d'une réunion tenue à Tunis le 12 octobre 1958. Il crée l'école des commissaires politiques de l'ALN en juin 1960 à 2 km de la frontière Est, dans une mine de plomb cédée par les Tunisiens. Il est également le fondateur de la première coopérative «Aïssat Idir» créée à Blida en octobre 1962. En 1963, il est ministre du Travail et est à la tête du mouvement coopératif algérien.
HADJ BOUDISSA : L'ICÔNE DU DEVELOPPEMENT DURABLE !
Il quitte le gouvernement en 1966, et à partir de sa «retraite» dans sa ville de Ksar Chellala, il se consacre totalement au développement de la partie centrale des Hauts-Plateaux à travers le projet «Oued Touil» au stade d'étude, qui couvre les territoires des wilayas de Tiaret, Djelfa, Laghouat, la partie sud de Médéa et une partie de M'sila. Il crée pour cela l'ONG «Ibn Awam» dont j'ai l'honneur de faire partie aux côtés d'autres ministres, ambassadeurs et hauts cadres de la nation.
C'est alors qu'il commence à se constituer un réseau parmi les sommités mondiales dans les domaines du développement des zones arides, de l'élevage, de la promotion de la femme rurale, des énergies nouvelles, de la coopération en milieu rural et bien d'autres créneaux… L'homme à la djellaba blanche portant chèche, Hadj Boudissa, dans sa tenue traditionnelle est cette icône que tous les universitaires et agents du développement durable connaissent. Il est de tous les rendez-vous qui s'inscrivent dans la problématique de son Association et participe également aux débats sur les grands dossiers traités par l'Institut de stratégie globale.
Très entouré par les universitaires qui aiment s'entretenir avec lui, il vient pour débattre et faire sa «moisson» de documentation, à défaut d'orge si nécessaire pour l'engraissement du cheptel ovin qui n'a pour seule alternative que de racler de maigres parcours et toujours davantage jusqu'à leur désertification. En meilleur expert que tous les zootechniciens formés par les grandes écoles d'agriculture, Hadj Boudissa porte un intérêt particulier aux chèvres «maltaises» et «espagnoles» à haut rendement en lait — «la vache du pauvre», disait-il — ainsi qu'aux brebis laitières pour produire du beurre, cet ingrédient recherché pour la cuisine des populations rurales de cette Algérie profonde. L'angoisse permanente qui hante son esprit est, me disait-il quand il venait me voir, «cette faim qui menace durablement les zones pastorales».
Ces populations tirent l'essentiel de leur subsistance d'une steppe livrée à la désertification qui prend aujourd'hui l'allure d'une catastrophe écologique aux conséquences socioéconomiques désastreuses par son implication sur le potentiel des terres agricoles, les ressources hydriques, la sécurité alimentaire, l'environnement et la vie même des populations pastorales qui seraient contraintes à l'exode. La conséquence de tout cela est que ce risque majeur conduira inéluctablement au déclin de l'activité pastorale et à terme à la pauvreté et à la famine — cf. mon ouvrage L'écosystème steppique, quel avenir ? — Edition Dahlab, 1997).
Avec beaucoup d'humilité, Safi Boudissa pense que malgré son passé militant, Ksar Chellala n'a pas bénéficié de toute l'attention voulue de la part des pouvoirs publics, et cela le chagrine au plus haut point. Comment alors ne pas souscrire à cette affirmation à peine voilée, alors qu'en ma qualité de directeur au ministère de la Planification et de l'Aménagement du territoire en 1980, je l'avais suivi dans toutes les pérégrinations qu'il a entreprises auprès des décideurs de cette époque pour faire aboutir, en vain, le projet de mise en valeur intégrée de Oued Touil ? Je dois dire que ce projet a constitué sans relâche l'essentiel de son combat post-indépendance depuis la finalisation de l'étude américaine «Bechtel» destinée à la mise en valeur des régions des Hauts-Plateaux, ce «ventre mou» porteur d'espoir pour le redéploiement des populations du Nord qui exercent une pression accrue sur les ressources rares.
En dépit de «l'autisme ambiant», nous avons fait renaître une lueur d'espoir auprès de la population de cette partie centrale des Hauts-Plateaux, avec le lancement, au titre de la coopération algéro-soviétique, d'une étude géobotanique sur une étendue de 850 000 ha qui a mis à contribution des académiciens de renom côté soviétique, des scientifiques et des cadres supérieurs de divers horizons, côté algérien.
Jamais étude n'aura suscité autant d'intérêt pour avoir nécessité sous ma direction la mise en place d'un «comité interministériel» de haut niveau pour son suivi et son évaluation. Et pourtant ! Une fois achevée, elle fut de sitôt oubliée. Elle est reprise quelques années plus tard pour actualisation en «trompe-l'œil» par les Australiens, sous la pression bien sûr de notre ami qui savait se faire entendre à chaque fois qu'il était outré par le silence sidérant des décideurs. C'est dire que chez-nous l'entêtement ne date pas d'aujourd'hui.
D'étude en étude, le doute s'installe des décennies durant, et ceux qui comme Hadj Boudissa savent faire des lectures ont compris que le projet «Oued Touil» est définitivement enterré, alors qu'en cette époque des grandes exploitations fortement mécanisées, il était possible de faire de nos espaces céréaliers du Sersou, du Hodna, de Saïda, du Constantinois, de Guelma… des terroirs féconds pour réduire considérablement notre sécurité alimentaire. Il aurait fallu faire le choix de réunir les conditions scientifiques, techniques et managériales pour l'émergence d'une agriculture moderne. Par cupidité, par absence de vision ou par intérêts étroits, au ministère de l'agriculture, devenu alors une simple «centrale d'achats» de denrées alimentaires et d'intrants, le choix a plutôt porté sur l'importation de l'essentiel de notre nourriture à partir de la France qui, du coup, s'assure un marché potentiel de 40 à plus de 70 millions de bouches à nourrir sur plusieurs décennies.
C'est cela qui chagrine tous ceux qui comme Safi Boudissa estiment qu'il n'y a d'indépendance pour un pays que s'il préserve sa biodiversité autrement dit sa «banque» de gènes, se remet à labourer les sillons à profondeur voulue, à semer et à moissonner sa terre bénie. Quant à la France, elle a certes perdu un aussi beau pays comme l'Algérie, mais y dispose encore d'amis nombreux qui veillent à ses intérêts.
Elle continue à faire commerce avec nous, jusqu'au jour où la désertification — que nous rappellent constamment les vents chauds venant des Hauts-Plateaux — et la famine nous feront rejoindre les affamés du Soudan, de l'Ethiopie et de la Somalie. C'est pour ces raisons que Safi Boudissa et ses cosignataires ont exprimé leur «coup de gueule» dans le quotidien El Watan du 24 juillet 2016 à travers leur article : «Lettre des Salihine pour le salut de l'Algérie». Mais comment peut-on croire en «l'éden» miroité par le mirage des multinationales ? Y a-t-il une solution autre que celle qui pourrait venir de nous-mêmes ? Les cris des experts ne sont pas entendus, leurs avis ne sont pas pris en considération et on continue à ignorer superbement les voix qui plaident pour la mobilisation de nos propres forces et le compter-sur-soi.
Il est bien évident qu'à défaut de continuité, je peux dire avec force argumentaire pour avoir été à la fois témoin et acteur, que la prospérité n'est pas passée par ces régions intérieures pour ce qu'il convient d'appeler le développement durable. En effet, malgré les incessants appels de l'Association Ibn El Awam, l'existence d'un Schéma directeur d'aménagement du territoire (SDAT), et au-delà du programme «bétonnier et bitumeux» imprimé à l'ensemble de notre territoire, «l'option Hauts-Plateaux» est restée au stade de l'idée, alors que cela aurait nécessité l'amorce d'un grand projet structurant du type «Agropole» pour servir d'ancrage à la réalisation de la «ville nouvelle» de Boughzoul, qui ne saurait être érigée sur un territoire, aujourd'hui marqué par la désolation et la misère.
N'est-ce pas l'enjeu est que de faire que l'ensemble de nos concitoyens puissent aller de nouveau dans la même direction ? N'est-ce pas qu'il importe aussi que les mêmes chances leur soient accordées au départ et que nul ne se sente exclu de cette dynamique parce que son territoire de vie est moins richement doté, ou moins bien placé par la géographie par rapport aux grands centres d'intérêt et de décision du pays ? Quant à Hadj Boudissa à l'âme paysanne, il a su choisir en se mettant par conviction dans la justesse de son parcours militant du côté des humbles de cette Algérie profonde. Que Dieu lui prête longue vie ! Alors… oui ! Il aurait fallu faire un documentaire sur son parcours. C'est là une exigence de l'heure, et il est urgent que cela puisse se faire de son vivant, car ce grand parmi les grands de notre Révolution, aujourd'hui très malade, «zappé» par indifférence, est certainement digne de figurer dans le panthéon des grands de cette Algérie éternelle…


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