Cet événement, qui s'étale du 19 au 24 juin, attire une foule nombreuse. Lundi dernier, lors du coup d'envoi de cette deuxième édition vers 22h, plus de 3000 spectateurs étaient au rendez-vous, parmi eux des dizaines de familles. Le lieu, la grande cour de l'école primaire Terrad Hocine de la municipalité d'Aghbalou. C'est un exploit que la jeunesse de cette commune montagneuse et déshéritée a réussi, alors que les théâtres des grandes villes n'arrivent pas à retrouver leurs publics. «L'organisation de cette deuxième édition était un défi pour nous, car depuis 2011, date de la création de notre association, nous n'avons bénéficié que de 10 millions de centimes de subvention étatique. Or, il faut assez de moyens financiers, matériels et humains pour réussir un tel événement. Notre recette c'est la volonté et la persévérance», dira Nacer Terrad, président de l'association Ithran, qui est aussi la seule association au niveau de la wilaya de Bouira qui produit des pièces de théâtre professionnel. Douze troupes théâtrales issues des 6 wilayas, Bouira, Tizi Ouzou, Oran, Béjaïa, Oum El Bouaghi et Sétif, se produiront sur scène à tour de rôle. Des pièces traitant de l'histoire de la glorieuse Révolution, avec un style comique, du social, de l'histoire amazighe ancienne avec la pièce Jugurtha, mais aussi des adaptations des pièces La poudre de l'intelligence, de Kateb Yacine, et Jules César, de William Shakespeare. Malheureusement, les troupes des deux wilayas d'Illizi et de Tamanrasset n'ont pas pu participer à cause d'un manque de moyens financiers. La sélection des meilleures prestations, qui aura lieu le 24 juin, est assurée par un jury composé de metteurs en scène, comédiens et enseignants universitaires. Pour cette deuxième édition de la Rencontre nationale du théâtre d'expression amazighe, un hommage spécial sera rendu à Hamida Aït El Hadj, dramaturge et metteur en scène, et au comédien Abdenour Azerradj. Par ailleurs, au chef-lieu de la wilaya de Bouira, le théâtre régional Amar Laskri n'est pas encore inauguré officiellement. «Pour le moment, le Théâtre régional de Bouira n'a ni statut ni budget. Il y a de nombreux jeunes talents dans le domaine de l'art dramatique, des metteurs en scène, pour qui cet espace est destiné, mais qui ne peuvent l'exploiter pour le moment. Les autorités compétentes, à leur tête le ministère de la Culture, doivent intervenir pour son inauguration officielle», note le président d'Ithran.