A l'approche de chaque fête ou occasion religieuse, comme le mois de Ramadhan, Aïd El Fitr et Aïd El Adha, de nombreuses familles n'ont d'autre alternative que d'hypothéquer leurs bijoux auprès de la banque pour un peu d'argent. Depuis quelques jours, la Banque de développement local (BDL), sise au centre-ville, à quelques mètres de l'ex-place Karguentah, est prise d'assaut par des centaines de citoyens chaque jour. Nombreuses sont les familles qui se tournent vers l'ultime recours du prêt sur gage en mettant leurs bijoux «au clou» pour subvenir aux besoins et aux dépenses en cette fin de Ramadhan. Et comme l'Aïd c'est dans quelques jours, c'est la ruée au niveau de la banque de l'or. Ils sont des centaines à se disputer une place, des heures avant l'ouverture des guichets. Le long de la rue qui mène à l'agence, il est impossible de faire un pas. La salle de l'agence s'avère exiguë. Hommes et femmes sont depuis cinq heures, parfois plus tôt, pour gager leurs bijoux. Certains n'hésitent pas à vendre leurs places. Les places se négocient entre 1500 et 3000 dinars, selon leur emplacement dans la file d'attente. Les citoyens, notamment ceux venus des autres wilayas, n'hésitent pas à débourser cette somme qui, dans certains cas, dépasse le prix d'un gramme d'or gagé. La majorité des personnes qui font le pied de grue devant la porte de cette banque mettent en avant le besoin de liquidités pour faire face aux besoins. «Je gage mes bijoux pour ne pas les vendre à moitié prix», dira cette mère de quatre enfants venue de Hassi Ameur. «Avec la flambée des prix, notamment les vêtements pour enfants, je n'ai pas d'autres choix», ajoute-t-elle. La banque, pour sa part, a aménagé un espace pour accueillir les demandeurs. Plusieurs guichets ont été créés pour activer le procédé et sécuriser ces opérations. Le bijou en or 18 carats est actuellement estimé par la banque à 2000 dinars le gramme. Les prêts sur gage constituent pour la BDL, qui en a l'exclusivité dans le pays, une activité à caractère social héritée des ex-caisses du Crédit municipal ou «ma tante» comme appelée familièrement à l'époque. Cinq agences BDL pour les prêts sur gage existent en Algérie, à Annaba, Oran, Constantine et 2 à Alger.