Les stocks de pétrole brut ont enregistré une baisse bien plus marquée que prévu la semaine dernière aux Etats-Unis, selon des chiffres publiés hier par le département américain de l'Energie (DoE). Lors de la semaine achevée le 11 août, les réserves commerciales de brut ont reculé de 8,9 millions de barils, pour revenir à 466,5 millions de barils. La baisse annoncée par le département d'Etat est bien plus marquée que les estimations de recul auxquelles s'attendaient les experts. Ces derniers ont tablé sur une baisse de seulement 3,4 millions de barils. Cette nouvelle baisse fait le bonheur des membres de l'Opep et leurs partenaires non Opep investis dans une action de rééquilibrage du marché par le moyen d'une réduction de l'offre qui devrait se traduire par un recul des stocks et des excédents du marché. C'est la septième semaine consécutive que ces stocks baissent, ce que les investisseurs voient comme un signe que les efforts de limitation de l'offre de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) commencent à porter leurs fruits. Une douzaine de pays de l'Opep et une dizaine de producteurs non Opep, dont la Russie, ont joint leurs efforts pour tenter un rééquilibrage du marché au travers d'une coupe de 1,8 million de barils/jour dans leur production. Cette décision, négociée en novembre et décembre de l'année dernière, a été mise en application depuis janvier dernier pour une période de six mois avant que cette période ne soit prorogée à mars 2018. Depuis la mise en application de cet accord de limitation de l'offre pétrolière, les excédents qui étaient à l'origine de la baisse des prix ont certes reculé, mais les cours n'ont pas remonté la pente pour autant. L'Opep peine encore à faire respecter les quotas de production, ce qui plombe davantage les prix, malgré la baisse des stocks mondiaux de pétrole brut. Aux Etats-Unis, entre la semaine qui s'est achevée le 10 février 2017 et celle qui s'est terminée le 4 août, les réserves de pétrole brut, exception faite des stocks stratégiques détenus par le gouvernement fédéral, ont baissé de 48 millions de barils, soit de 3,5%. Cette baisse n'a fait au mieux qu'arrêter le plongeon des cours, mais ne contribue que peu ou prou à la reprise des prix. Le problème est à chercher plutôt du côté de la production, tant de l'Opep que chez les pays non Opep, puisqu'elle a enregistré un rebond important durant le mois de juillet dernier. L'Opep a déçu ! L'Organisation peine à faire respecter les décisions de limitation de l'offre par ses propres membres. Les producteurs non Opep engagés dans l'effort de réduction de la production n'ont non plus fait mieux avec, au tableau, un taux d'adhésion de 60% seulement aux accords. Passée l'annonce des données sur les stocks, les investisseurs qui semblent être moins sensibles cette fois-ci à la situation des réserves US se montrent désormais très attentifs aux chiffres sur la production américaine. Certes, le nombre de puits de forage, un indicateur avancé de la production, progresse à un rythme plus modéré depuis un peu plus d'un mois, mais le DoE anticipe une poursuite de la hausse de la production de pétrole de schiste, selon un rapport publié lundi après la clôture. Les extractions de pétrole non conventionnel devraient progresser de 117 000 barils par jour en septembre dans les principales régions productrices. Peu après la publication des chiffres sur l'état des stocks américains de pétrole brut, les prix n'ont bougé d'un iota, évoluant en dents de scie, faisant fi de la confiance des investisseurs quant à une action de l'Opep qui commence à donner ses fruits. En effet, hésitants depuis l'ouverture, les cours ne semblaient pas parvenir à trouver de direction franche après la publication des données sur les stocks américains. Vers 17h50 GMT hier, le baril de light sweet crude (WTI) grignotait 32 cents à 47,23 dollars sur le contrat pour livraison en septembre au New York Mercantile Exchange (Nymex). Le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en octobre valait quant à lui 50,66 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 14 cents par rapport à la clôture de mardi.
