Alors que son économie a déjà beaucoup souffert de la chute des cours du pétrole – plus de 75% des recettes de l'Etat proviennent des hydrocarbures –, l'Arabie Saoudite, qui jusque-là n'acceptait comme touristes que les pèlerins du hadj, a décidé de s'ouvrir au tourisme international. Le prince héritier Mohammed ben Salmane, via son grand plan de réforme «Vision 2030», compte beaucoup sur le développement de ce secteur pour diversifier l'économie et relancer une croissance moribonde qui ne devrait même pas atteindre 1% en 2017. Pour cela, la monarchie a décidé de construire une centaine de lieux d'attraction, dont un complexe touristique de luxe qui s'étendra sur plus de 30 000 kilomètres carrés et sur une cinquantaine d'îles de la mer Rouge. Selon les promoteurs, ce projet devrait permettre la création de 15 000 emplois. Les travaux devraient commencer en 2022. Le gouvernement a déjà prévenu que ce complexe serait conforme «aux standards internationaux les plus exigeants». En clair, il bénéficiera d'une règlementation spéciale autorisant l'alcool et... les bikinis. Sur les réseaux sociaux, cette nouvelle a été très commentée, les internautes demandant au gouvernement d'accorder d'abord aux femmes des droits élémentaires, comme celui de circuler librement ou de conduire.