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«Que notre histoire puisse être nommée sans tabou ni discrimination»
Mehdi Lalaoui. Réalisateur, auteur, président de Au nom de la mémoire
Publié dans El Watan le 17 - 10 - 2017

- Pourquoi est-ce important chaque année de revenir sur cette date du 17 octobre qui n'est qu'un élément de la violence coloniale ?
Parce qu'il se trouve qu'il y a beaucoup d'Algériens ou de Franco-Algériens qui vivent en France. Cette histoire fait partie de nous, parce qu'elle se passe en France, et surtout à Paris, capitale des Lumières, comme on disait il y a quelques dizaines d'années. L'événement du 17 octobre 1961 a pourtant été complètement occulté.
Il a fallu l'intervention de militants associatifs, d'écrivains, de descendants de ces manifestants du 17 octobre 1961 pour qu'enfin la République puisse commencer à reconnaître cet événement qui s'est passé dans une capitale d'un Etat démocratique. Toute la vérité n'a pas encore été faite sur ce crime d'Etat.
Ce sont des fonctionnaires de police qui ont commis à visage découvert ces assassinats. Ce qui s'est passé en Algérie est tout aussi important, mais pour nous qui vivons et avons notre descendance ici et qui construisons l'Etat démocratique, il est primordial que notre histoire puisse être nommée sans tabou ni discrimination.
- Ce qui est paradoxal, c'est que la vérité était déjà jaillissante dans les journaux militants de l'époque, et elle a été tue. Pourquoi ce silence terrible pendant des années ?
Les crimes coloniaux, on a une difficulté à les admettre lorsqu'on est une démocratie. La France, de tout temps, est plus prompte à dénoncer les méfaits des autres que les siens propres. Pour nous, reconnaître les faits, c'est une question de justice et de démocratie. Il faut qu'on puisse nommer ces assassinats, c'est ce qu'on va faire ce 17 octobre 2017 en inaugurant une plaque symbolique à Saint-Michel.
On veut que toute la lumière soit faite sur cet événement. On a encore des blocages au niveau des archives à avoir un certain nombre d'informations qui apporteraient la vérité sur ce qui s'est passé le 17 octobre et les jours qui ont suivi.
On ne connaît pas encore le nombre de victimes. Il faut vous dire que cette occultation a failli réussir. On a repris le flambeau de ce travail qui a abouti à la reconnaissance par le président François Hollande en 2012. Il a fallu jour après jour aller voir les témoins pour reconstruire ce puzzle dont on ne voulait pas parler, car cela touchait l'image de la France qui passe avant la justice et la démocratie.
- Quand on parle des archives, la loi permet d'y accéder après un certain nombre d'années. L'obstruction n'est-elle pas illégale ?
Vous savez, en ce qui concerne les archives, il y a la loi et il y a les pratiques. Nous, à Au nom de la mémoire, on fait partie d'un collectif contre le secret-défense qui concerne l'affaire Mehdi Ben Barka, l'affaire du juge Borel, l'affaire du journaliste de RFI assassiné au Mali, qui concerne l'affaire Sankara, pour demander la lumière sur l'assassinat du président burkinabé dont on a célébré le trentième anniversaire le 15 octobre.
A chaque fois que l'Etat français est impliqué dans ces affaires de crimes coloniaux ou politiques, c'est motus et bouche cousue. On nous dit que les archives sont accessibles, mais en réalité elles ne le sont pas. Elles sont vidées, nettoyées avant.
- En quoi ce 56e anniversaire sera-t-il un moment important ? On voit que chaque année de nouveaux signataires apparaissent…
Chaque année, le cercle s'agrandit en France. Il y a une soixantaine de lieux où le 17 octobre est nommé : Rennes, Marseille, Givors, Besançon, Strasbourg… Le 17 octobre 1961 n'est pas une histoire parisienne, c'est une histoire de France. Les citoyens de ce pays se rendent compte, comme pour la rafle du Vél d'Hiv, que cela fait partie des histoires terribles de la République française. Ils se l'approprient pour demander la justice et la vérité.
Cette année, la commémoration sera plus importante, car on a adressé une lettre au président Emmanuel Macron en prenant au mot des déclarations qu'il a faites au journal Mediapart et à Alger sur les crimes de la colonisation qui seraient pour lui des «crimes contre l'humanité». On lui demande d'éclaircir cet événement du 17 octobre 1961. On lui dit chiche, en fin de compte. Maintenant élu, est-ce que Macron va faire quelque chose ? On attend une avancée.


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