Ibrahim Boubacar Keïta, le président malien, lie la recrudescence, depuis trois mois, des attaques terroristes dans le nord de son pays à la montée en force de Daech. « On a vu chez nous certains leaders, dont on n'avait pas eu de nouvelles depuis longtemps, qui sortent subitement du bois, qui non seulement saluent la naissance de l'Etat islamique mais lui font presque allégeance », dit-il dans une interview au quotidien français Le Monde. Le président malien souhaite voir les Nations unies revoir leur dispositif en renforçant la présence des Casques bleus de la Minusma dans le Nord, où son gouvernement peine à rétablir son autorité. Pas seulement face aux groupes terroristes mais aussi face aux groupes armés touareg et arabes. « Nous avons fait une demande de statut à revoir de la Minusma, c'est d'habitude au niveau du Conseil de sécurité, nous pensons et nous espérons que dans les jours qui viennent, nous aurons une réponse positive », dit-il. S'agissant des négociations de paix d'Alger il dira : « Je pense que l'optimisme est permis. » Et de préciser que son gouvernement va « examiner » la proposition de création d'un Sénat qui représenterait les collectivités territoriales.