Dix millions d'Algériens seraient atteints d'hypertension artérielle et deux millions cinq cent mille sont diabétiques, d'après un recensement effectué à l'échelle nationale. Tels sont les chiffres avancés par M. Redouane Mokhbi, président de l'association d'aide aux hypertendus de la wilaya d'Alger en marge de la célébration de la 18e Journée nationale de l'hypertension artérielle et du diabète, tenue jeudi dernier au centre commercial d'El Hamma. Il indique que « notre association prend en charge, à elle seule, plus de 7.000 malades répertoriés dans la seule wilaya d'Alger ». Le but de la rencontre, a-t-il affirmé, « est d'apporter un soutien moral et matériel à ces malades chroniques dont le nombre ne cesse d'augmenter de jour en jour ». « C'est la raison pour laquelle cette journée a été célébrée dans le cadre du plan d'action annuel de l'association en vue de sensibiliser et d'assurer une meilleure prévention de tous ces patients », a-t-il souligné. Pour sa part, le docteur Hocine Zidani, spécialiste en médecine interne et nutrition, a, dans son intervention, prodigué des conseils aux malades en matière de nutrition. Il a plaidé pour des repas équilibrés. Selon le spécialiste, « seulement 30% des personnes souffrant d'hypertension artérielle suivent un traitement approprié. Les autres se soignent de façon anarchique ». Le docteur Zidani a fait savoir que l'hypertension artérielle touche près de 35% d'Algériens âgés de 19 ans et plus. Des statistiques plutôt alarmantes qui ont poussé le conférencier à recommander aux malades de diminuer le trop plein de certains aliments et de réduire, surtout, la consommation de sel et de sucre, néfastes pour la santé. Il a recommandé, également, « de varier les huiles (tournesol, olive, colza), privilégier les viandes blanches et le poisson, les œufs à raison de 3 par semaine, les féculents et les légumes cuits à la vapeur. On doit aussi consommer des fruits à volonté, sauf les avocats, tous les aliments contenant du potassium, soit 3,5 grammes/jour et les produits laitiers en raison du besoin en calcium ». L'hypertension artérielle étant une maladie chronique nécessitant un suivi régulier, M. Zidani a mis en garde contre tout arrêt du traitement ou négligence qui pourrait compliquer la situation ou nuire au patient. « Des organes, nobles comme le cœur, le cerveau et le rein peuvent être,, dans ce cas, atteints » a-t-il expliqué. « Il faut consulter régulièrement le médecin traitant pour éviter les complications ainsi que les problèmes liés au taux de cholestérol élevé », a-t-il ensuite averti. Le manque d'exercices physiques, le stress et la consommation excessive de sucre et de sel sont autant de facteurs favorisant l'hypertension artérielle. Cette dernière cause principalement l'obstruction des artères du cœur, l'embolie des vaisseaux et l'insuffisance rénale. « Il faut faire son examen médical annuel pour prévenir contre cette maladie et un autre examen trimestriel pour les personnes déjà atteintes, même en cas de stabilité », a recommandé, enfin, M. Zidani. « Il faut respecter scrupuleusement la prise des médicaments prescrits par les spécialistes » a-t-il conclu. L'association des hypertendus de la wilaya d'Alger a, par ailleurs, interpellé les pouvoirs publics pour que soient assurés à 100% les malades atteints de cette pathologie chronique. Le représentant des hypertendus d'Alger a tenu à préciser que les autorités ont été déjà saisies, par écrit, de cette question, depuis 2012 et qu'elles en ont été rappelées à deux reprises. « Nous avions saisi toutes les parties concernées, à savoir les ministères de la Santé, du Travail, de la Solidarité nationale, la sécurité sociale mais chaque département nous renvoie vers l'autre », a déploré M. Moshi, précisant qu'il envisage de reformuler, prochainement, sa revendication auprès des concernés. Le président de l'association de wilaya a mis en avant la faiblesse du pouvoir d'achat en particulier des malades non assurés, dont notamment les veuves, les femmes divorcées ou celles dont les époux ne travaillent pas et ne peuvent pas bénéficier des prestations de la sécurité sociale », a-t-il souligné. M. Moshi a, néanmoins, relevé la prise en charge de cette catégorie de malades par le biais de la « carte de démuni » à la faveur de laquelle deux médicaments leur sont gracieusement octroyés par l'entreprise nationale de distribution de médicaments (Enfield). Le seul « bémol », à ses yeux, étant la « lenteur » administrative qui contraint les malades non assurés souhaitant bénéficier de cette mesure à attendre.