Les festivités, qui se déroulent du 27 au 30 novembre ont commencé, jeudi dernier, par des témoignages accablants de militants des droits de l'Homme ayant subi des sévices dans les geôles marocaines. Elles ont été l'occasion, également, d'une halte observée par les invités, devant le « mur de la honte », érigé par l'occupant marocain qui tente par ce procédé « de consacrer la division du peuple sahraoui » et de son territoire, selon le président du Conseil national sahraoui, Khatri Edouh. Le président du Parlement sahraoui a rappelé, en recevant les délégations de pays amis, l'expérience acquise par le Conseil national dans la lutte pour sa cause juste et l'édification des institutions de l'Etat sahraoui, malgré les défis qui consistent à faire face à l'occupation. « L'expérience sahraouie, en préparant l'homme de demain, en s'appuyant sur toutes les franges de la société, en étant à l'écoute des populations, a permis de résoudre les questions qui se posent à beaucoup de pays après leur indépendance », a indiqué Khatri, soulignant que « les instances sahraouies travaillent dans un cadre constitutionnel. » Sur le plan de la lutte, le Conseil national sahraoui a joué, a-t-il expliqué, un grand rôle, celui de « faire connaître, à travers le monde, la cause juste du peuple sahraoui », celle « d'un peuple qu'on a voulu liquider », allusion directe à l'invasion du Maroc de son territoire et son mépris de la légalité internationale. Khatri Douh a critiqué les atermoiements du Maroc qui défie par sa politique du fait accompli, pas seulement le peuple sahraoui, mais aussi l'ONU et la communauté internationale. Les événements ont montré, a-t-il ajouté, que les propositions du Maroc et son projet d'autonomie ne sont plus valables. Selon lui, la communauté internationale est aujourd'hui consciente que la persistance du conflit sahraoui est un « facteur aggravant d'instabilité pour toute la région. » Douh a appelé à cet égard l'ONU à prendre ses responsabilités pour mettre fin à l'impasse. Il a donné, la date d'avril 2015, comme dernière chance pour que le Maroc accède à la demande légitime du peuple sahraoui, au règlement de la cause sahraouie et à la consécration à son droit à l'autodétermination et à l'indépendance. C'est cette date que le SG de l'ONU a choisie pour saisir le Conseil de sécurité sur le dossier. « Si le peuple sahraoui est convaincu que les discussions (avec le Maroc) sont inutiles, il n'aura d'autre choix que de reprendre sa lutte pour son indépendance », a mis en garde le responsable sahraoui. Ce dernier qui a été à toutes les phases des négociations avec le Maroc, s'est interrogé sur les arrière-pensées du royaume du Maroc, sinon redorer son blason terni par la répression, en organisant, aujourd'hui même, un colloque international sur les droits de l'Homme, à Marrakech. Plusieurs pays, tels la France, l'Argentine, l'Espagne et des organisations des droits de l'Homme du Maroc et des territoires occupés ont appelé au boycott de cette rencontre. « Le Maroc est mal placé pour parler des droits de l'Homme, lui qui a 600 disparus sahraouis sur la conscience et pratique une répression à grande échelle contre des militants des droits de l'Homme sahraouis », a rappelé Douh. Ses geôles accueillent, à Dakhla occupée, à Rabat et ailleurs 70 détenus dont certains sont morts des suites de sévices. « C'est dire que la situation des droits de l'Homme est très critique dans les territoires occupés sahraouis, où des militants dont l'état de santé s'est gravement détérioré, observent actuellement une grève de la faim », a ajouté le président du Parlement.