Sans blague. Le ton « cafien » prend rapidement les couleurs et les échos d'un conclave de kafkaïens. Et face au risque de la risée, on ajuste les cravates pour faire sérieux, sauf que la canicule de ce début mai n'encourage pas au port du « masque » du cérémonial qui s'est avéré, finalement et comme toujours, un fiasco tragi-comique. Du burlesque grotesque qui réunit trois clubs d'un même pays dans un groupe de quatre pour un trophée africain. On me souffle que la CAF a confondu Ligue africaine avec Ligue algérienne. L'ex-coach national, Rabah Saâdane, est sorti de ses gonds en qualifiant de simulacre le tirage au sort. Un mini-championnat d'Algérie, plaisante-t-on sur la Toile. Avec Hayatou, on ne serait pas étonné, s'il y avait quatre clubs algériens, de les retrouver ensemble quand bien même Raouraoua a tourné les boules dans le « bocal » chaud du tirage sur fond musical cairote. Trêve de plaisanterie même si la tentation reste difficile à refouler. On ne change pas la Caf, propriété de Hayatou depuis 1988 et qui ne partira (ce n'est pas sûr) qu'en 2020. Les réactions en Algérie sont partagées entre ceux qui résument ce tirage à une stupide procédure et ceux qui croient que ce serait un avantage pour les clubs algériens. Il est supposé que la qualification au moins pour un club algérien est acquise. Pourquoi pas, carrément deux représentants algériens en demi-finales si nos clubs, comme en cyclisme, jouent la tactique de groupe. En matière de frais, cette fois, les trois clubs n'auront pas trop de contraintes avec un seul déplacement pour chacun d'entre eux. Enfin, selon le programme, celui-ci assez coercitif, voire dirimant par son étalage en plein été, les fans des trois clubs et le public sportif algérien meubleront leurs longues soirées. D'ailleurs, le coach de l'USM Alger, Otto Pfister, a vu son vœu exaucé, lui qui avait souhaité une poule aux couleurs algériennes. Il est bien servi ! Royalement. Logiquement, les Algérois sont déjà dans les demi-finales si l'on se fie aux aspirations de l'Allemand de Soustara. Par contre, le club d'El Eulma, lui, devra puiser dans ses meilleures ressources pour continuer son exceptionnelle aventure. Ce constat est tiré de la réaction du président de « Babiya » qui n'a pas apprécié le tirage au sort. Quant à l'Entente de Sétif, le tenant, l'expérience devrait faire l'affaire. Car il faut reconnaître que le niveau des clubs africains durant les cinq dernières années a sérieusement périclité, au même titre que celui du championnat algérien, à la différence que nos clubs sont de loin à l'abri des moyens financiers. Pour preuve, cette saison, les plus grands clubs africains sont reversés en Coupe de la Caf suite à leurs échecs répétés en Ligue des champions. Une Coupe de la Caf bien garnie d'étoiles comparativement à la Ligue dominée par les Maghrébins. Je ne finis pas ce « clin d'œil » sans un flair de provocation du groupe Hayatou envers Raouraoua. Juste une suspicion. Bon vent pour nos trois clubs.
