Pour prévenir la survenue d'incendies, ou permettre d'intervenir rapidement lorsqu'ils ceux-ci se déclenchent, un dispositif a été mis en place, a fait savoir le directeur général des forêts, Mohamed Seghir Noual. Il fait ainsi état de l'aménagement de 2.500 points d'eau et de la mise en place de 400 postes de vigie, le tout soutenu par 550 brigades mobiles de première intervention pouvant être secondées par 20.000 ouvriers travaillant sur chantier, « mobilisables à tout moment », dira-t-il. Les feux ont, durant l'été 2014, ravagé près de 39.000 hectares de superficies boisées, selon Noual qui souligne la spécificité de la forêt algérienne, à l'intérieur ou à proximité de laquelle vivent près de 40% de la population. Les moyens de prévention contre les feux des 3 millions d'hectares constituant le patrimoine forestier national sont insuffisants, d'après lui, d'où la nécessité de « les renforcer ». En plus de l'intervention de l'armée nationale en cas de survenue d'incendies d'envergure, la Protection civile sera, elle aussi, présente à travers ses 22 colonnes mobiles mais aussi la flotte d'hélicoptères qu'elle vient d'acquérir et qui fera partie, dorénavant, du dispositif de lutte. Comme contribution indirecte à la protection du couvert végétal, le directeur général des forêts souligne l'importante contribution apportée au programme d'aménagement lancé, il y a quelques années, par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural. Les pays méditerranéens connaîtront une tendance générale au prolongement des saisons à risque et à l'augmentation des superficies exposées aux incendies et aux maladies, a souligné, pour sa part, le secrétaire général du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, Fodil Ferroukhi, lors de cette réunion. De ce fait, une plus grande prise de conscience et une mobilisation soutenue « s'impose » étant donné la grande sensibilité des forêts algériennes au phénomène des incendies, a-t-il ajouté rappelant que « les conditions climatiques ayant prévalu en 2012 avaient porté la superficie parcourue par les feux à près de 100.000 hectares ». Ferroukhi a souligné également la spécificité des forêts algériennes qui sont habitées contrairement aux forêts des autres pays de la Méditerranée, cela augmente, dit-il, « la pression sur les ressources naturelles et le risque d'incendie ». Une moyenne de 30.000 ha est parcourue par les incendies annuellement dont 7000 à 8000 ha de forêts sont sérieusement touchés, selon le directeur général des forêts, précisant que les changements climatiques ont accentué ce phénomène. « Nous enregistrons ces dix dernières années plus de 4000 foyers d'incendies par an contre 2000 à 2300 auparavant », a-t-il précisé. En 2012, la superficie touchée par les feux avait frôlé les 100.000 ha avec près de 5000 foyers avant de chuter à 13.000 ha en 2013 et augmenter en 2014 à 39.000 ha. Cette baisse enregistrée ces deux dernières années « signifie que les interventions étaient rapides et efficaces avant que les feux deviennent importants » car les conditions climatiques n'ont pas beaucoup changé par rapport à 2012. Noual a souligné, dans ce contexte, que l'homme est un facteur déterminant dans la gestion des feux de forêt aussi bien au plan de la prévention que de la lutte. Il a rappelé, à cet effet, la stratégie du gouvernement appliquée à travers la politique du renouveau rural visant à améliorer les conditions de vie des populations rurales et leurs revenus afin d'atténuer la pression sur les ressources naturelles. Le dispositif de lutte contre les incendies de forêt a été reconduit pour la période de l'été allant du 1er juin au 30 octobre « avec une certaine amélioration de l'efficacité et le choix des zones de positionnement », a indiqué Noual.