Le président du FNA, Moussa Touati, a mis en garde, hier, lors d'une conférence de presse, contre une explosion sociale jugeant que la situation ne prête guère à l'optimisme. « L'explosion sociale est imminente. Le peuple est exclu de la prise de décision qui concerne son avenir et celui du pays. Le sentiment de marginalisation peut mener à la dérive, d'autant plus que sur le plan sécuritaire, l'Algérie n'est guère à l'abri », souligne-t-il appelant à l'élaboration d'une stratégie en mesure de sauver ce qui peut l'être. Il reproche au pouvoir d'avoir « failli à ses engagements », notamment une vision claire sur les orientations économiques du pays. Selon le président du FNA, l'Algérie est à la croisée des chemins. « Est-ce le retour au régime capitaliste ? », s'interroge-t-il, estimant que l'absence d'un Etat de droit, d'une réelle justice et d'une économie nationale risque de faire sombrer le pays dans une situation chaotique. Selon lui, le pays n'est pas sur la bonne voie. Les dirigeants ont non seulement bradé les richesses du pays, mais ils continuent d'obtempérer aux décisions venues d'ailleurs. Il se demande sur l'utilité de l'instruction qui oblige les importateurs d'être domiciliés auprès des banques étrangères ne prêtant aucune considération aux banques algériennes. « Où est la souveraineté de l'Etat ? », se demande-t-il, tout en insistant sur la nécessité de conjuguer tous les efforts pour faire sortir le pays de cette tourmente. Interpellé sur l'appel à la reconstitution de l'alliance présidentielle, lancé par Ahmed Ouyahia à l'occasion de son retour à la tête du RND, le président du FNA a tenu à rappeler que son parti n'adhère pas à ce projet. « C'est un parti indépendant qui a s ision, son programme et des objectifs à atteindre. Le FNA est un parti d'opposition », affirme t-il, attestant que « l'adhésion massive des membres du gouvernement au parti FLN lors de la tenue de son congrès, est qu'une manœuvre politique pour préparer la nouvelle configuration politique à l'approche de la révision de la constitution ». Selon Moussa Touati, « le FLN appartient à tous les Algériens, mais malheureusement les dirigeants ont accaparé le nom de ce parti qui est en ont fait un héritage historique ».