Comment avez-vous trouvé le public algérien ? Cela est visible à travers mon tee-shirt trempé de sueur. On croirait que j'ai nagé dans une piscine. Le public était chaud. La preuve, j'avais la chair de poule de voir les papas qui chantaient en chœur avec leurs enfants. C'était un super concert, je suis hyper content. Je félicite à cette occasion l'organisateur et mes fans qui ont effectué le déplacement. Vous habitez Marseille, vous avez chanté lors de votre concert vos origines et Marseille. Pourquoi ce clin d'œil ? J'habite le Midi, j'ai consacré deux chansons à Marseille. C'est important de chanter sur ses origines, et je l'ai déclaré pendant le concert. Pour savoir où tu vas, c'est important de savoir d'où tu viens. A mes yeux, c'est le plus important, car c'est un message que je fais passer aux jeunes. Il ne faut pas oublier ses racines, surtout qu'on vit à une époque où les jeunes ne respectent plus rien. Malgré un succès immense, vous restez humble... Je fais de la musique, je suis entouré de ma famille, après tout, ce sont mes principes et mes valeurs. Je ne suis pas versé dans la musique pour être une star, je l'exerce pour m'amuser avec mes amis et surtout passer des messages parce que c'est ma passion. Procurer de la joie aux gens, cela n'a pas de prix. Pourriez-vous chanter un jour en arabe ? A vrai dire, je lis l'arabe mais je ne le maîtrise pas parfaitement. A part la calligraphie arabe que je porte sur mes tee-shirts. Il est probable que je fasse un jour un petit couplet dans ma langue maternelle, car je suis d'origine comorienne. Même si j'ai grandi aux côtés de beaucoup d'Algériens, je ne maîtrise pas suffisamment l'accent algérien pour en faire une chanson. Vous êtes comorien de confession musulmane. Donc vous jeûnez. Comment passez-vous ce mois de Ramadhan, alors que vous êtes constamment en tournée ? Je vous fais une confession : j'ai eu le tournis durant le spectacle, surtout que je n'ai pas trop mangé à la rupture du jeûne. Mais au fait, c'est une organisation de vie, c'est similaire au parcours d'un sportif professionnel qui est soumis à un régime strict. Pour ma part, je me concentre, je me repose, puis je dors pour mieux récupérer et me consacrer entièrement à mon concert, afin de me montrer sous le meilleur jour pour ces gens qui ont acheté un billet et sont venus me voir sur scène. Un engagement qui vous tient à cœur ? Je suis concentré depuis un an et demi sur un projet, celui de construire un orphelinat aux Comores. La première pierre est prévue en décembre prochain. On va mettre ce projet sur les réseaux sociaux, afin que les gens nous soutiennent. Vous faites énormément de featurings, est-ce une étape importante dans la vie d'un rappeur ? C'est en effet important dans la vie d'un artiste en général, car on se frotte à la richesse des musiques, des métissages, des découvertes et on apprend. Quels sont vos projets ? J'anime une série de concerts en Europe, le 10 juillet à Albi, le 18 juillet à Vienne, le 19 juillet à Carcassonne, le 23 juillet à Juan-Les-Pins, le 26 juillet à Nîmes, le 16 août à Colmar, le 9 octobre à Rennes, le 10 octobre à Saint-Brieuc, le 24 octobre à Luxembourg, le 13 novembre à Angoulême.