Un jeune « accro » de ce festival, Mourad Y., se console en pensant que l'organisation « n'a sans doute pas été satisfaisante durant les dernières années, en particulier en matière d'encadrement et de sécurité puisque des rixes se sont quelquefois produites » pendant les spectacles. « N'aurait-t-il pas mieux valu prendre des dispositions efficaces au lieu de priver les jeunes du seul festival qui leur est destiné ? », s'interroge Abdelaziz H. C'est vrai, cependant, poursuit-il, que le thème du festival était la musique de jeunes, « sauf qu'au programme figuraient des artistes dont le style et l'âge ne correspondaient pas au genre musical annoncé par les organisateurs ». Aouatef M., une artiste d'Oum El Bouaghi, considère pour sa part qu'il faudra, à l'avenir, « mettre l'accent sur l'aspect organisationnel en prévoyant l'encadrement adéquat, y compris par le moyen d'ateliers et de sessions de formation qui profiteront, en marge du festival, aux jeunes talents de la région ». Pour elle, « il ne faudrait pas concentrer les affiches sur le rai et le rap, et se montrer plus attentif à la chanson chaouie compte tenu de la nature du patrimoine local et de son cachet amazigh ». De son côté, le directeur de la culture, Mohamed Laghdiri, a expliqué l'absence du festival par « divers motifs, entre autres la suspension de son ancien commissaire, intervenue au mois de mars dernier », pour « refus de restituer le siège du commissariat ». Le retard qui s'en est suivi a compromis la préparation de l'évènement qui n'a pas pu avoir lieu faute de temps, explique-t-il. De plus, ajoute Laghdiri, la date du 6 juin prévue pour l'ouverture du festival a coïncidé avec les examens du baccalauréat, ainsi qu'avec les activités inscrites dans le cadre de la manifestation « Constantine, capitale de la culture arabe 2015 », ce qui devait remettre en cause, selon lui, la programmation du festival national de la musique de jeunes. Le directeur de la culture indique également que dans le cadre d'un nouveau cahier de charges à recevoir « prochainement », ce festival, dont la durée sera « revue », sera confié à des « spécialistes ». Il a également souligné que les dépenses liées à l'organisation de la manifestation seront rationalisées, conformément aux directives du ministre de la Culture.