L'accord nucléaire, conclu il y a trois mois entre l'Iran et les grandes puissances, a été adopté, hier, à une forte majorité, par les députés iraniens par 161 voix pour, 59 contre et 13 abstentions. Le texte de loi constitué de neuf articles autorisant son application précise que « sur la base d'un décret » du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, « aucun gouvernement d'Iran n'a le droit de produire et d'utiliser des armes de destruction massive ». Il stipule que l'accord est « basé sur la coopération et le respect mutuel » et que tout acte « de coercition et de menace » amènera à sa révision par les autorités iraniennes de sécurité. Il souligne, en outre, que l'entente avec les grandes puissances sur le nucléaire, en particulier les Etats-Unis, ne doit pas servir de prétexte « à l'intrusion de l'arrogance » en Iran, qu'elle soit politique, économique, culturelle ou sécuritaire. L'ayatollah Khamenei met en garde régulièrement contre « l'arrogance » et les risques « d'infiltration » de la part des Etats-Unis. Il a, récemment, « interdit » toute autre négociation avec les Américains sur quelque sujet que ce soit. Aux Etats-Unis, l'accord sur le nucléaire iranien a été adopté de justesse le mois passé par le Sénat américain, 56 voix pour 42 contre. Sauf violation par l'une des parties signataires - Iran, Etats-Unis, Chine, Russie, Grande-Bretagne, France et Allemagne - l'accord devrait pouvoir rapidement entrer en application. Il ouvre ainsi la voie à la levée des sanctions économiques internationales imposées à l'Iran, en échange de la limitation de son programme nucléaire civil. Son application est très attendue par les opérateurs économiques étrangers qui, depuis mi-juillet, se succèdent en Iran, considéré comme un marché prometteur de 79 millions d'habitants, riche en pétrole et en gaz. L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), chargée d'enquêter sur le programme iranien, doit rendre, le 15 décembre, un rapport destiné à lever toutes les zones d'ombre planant encore sur le dossier. À l'issue d'une visite en Iran sur le site militaire suspect de Parchin, où les experts de l'AIEA avaient pu prélever des échantillons, le directeur général de l'agence, le Japonais Yukia Amano, avait déclaré, le 22 septembre, que des « progrès significatifs » avaient été accomplis. L'accord avait été conclu le 14 juillet à Vienne à l'issue de près de deux années de négociations acharnées dirigées, côté iranien, par le chef de la diplomatie, Mohammad Javad Zarif.