« Nous avons donc décidé d'ouvrir le transport maritime au privé. Pour le transport aérien, cependant, l'open sky n'est pas encore à l'ordre du jour. Pour le moment, notre préoccupation est de hisser les services des compagnies Air Algérie et Tassili aux normes internationales », indique-t-il, estimant que des progrès sont d'ores et déjà constatés dans nos aéroports. D'après lui, les retards dans les vols ont considérablement diminué cette année par rapport à 2015, et cela est le résultat, notamment, du renforcement de la flotte d'Air Algérie par six avions. Le ministre a fait savoir, dans ce même contexte, que des mesures ont été prises pour que le transport des voyageurs, celui de la communauté algérienne à l'étranger notamment, se déroule dans d'excellentes conditions durant la saison estivale et la période du hadj. « Nous n'avons pas de problèmes par rapport au transport maritime des voyageurs. Nos capacités sont suffisantes. Ce qui n'est pas le cas pour le transport des marchandises. Nous avons établi un programme pour renforcer la flotte pour le transport des marchandises afin que nous puissions, d'ici cinq ans, répondre à 30% au moins des besoins », signale-t-il. Surtout que les pouvoirs publics, rappelle-t-il, comptent sur les ports pour renforcer les capacités d'exportations nationales. Il a signalé, dans ce registre, que le port de Cherchell, qui sera ouvert à l'international, sera la plus importante infrastructure portuaire de marchandises dans le bassin méditerranéen. « Ce sera un passage pour le transport des marchandises de l'Europe vers les pays africains, et des pays africains vers les autres continents, en passant par la route transsaharienne », note-t-il, en soulignant que toutes les zones industrielles seront reliées au réseau ferroviaire. Le ministre a annoncé qu'un projet d'une ligne ferroviaire de 950 km pour l'exploitation et la transformation minière est en cours pour renforcer la production de la sidérurgie et de la métallurgie. « Le réseau reliera Ghar Djebilet à Tindouf, où il y a un grand gisement de fer, à Bechar qui abritera un grand pôle économique minier. Oran, Jijel et le complexe d'El Hadjar seront également reliés à ce réseau pour la transformation de la matière première », explique-t-il. Le ministre a indiqué que l'Algérie est prête à rouvrir la ligne ferroviaire qui la relie à la Tunisie. Mais cette dernière, d'après lui, n'est pas encore prête pour le faire. Pour ce qui est du réseau routier en particulier, le ministre s'est réjouit que les transports et les travaux publics soient unifiés dans un même département, car cela facilitera, selon lui, la coordination et assurera une meilleure gestion financière et logistique. « Cela va nous faciliter la tâche. Nous sommes tenus d'accompagner le développement économique. D'où notre décision de former sept groupes d'entreprises dans les transports et d'autres qui seront formés dans les travaux publics, pour prendre en charge le programme du président de la République. Un programme volumineux que nos entreprises ne peuvent prendre en charge qu'à 10% », dit-il, en assurant qu'il n'existe aucun cas de fraude dans la réalisation des travaux publics, car un contrôle est effectué sur les matériaux de construction comme sur les travaux de réalisation. Concernant les accidents de la route, le ministre a annoncé un projet de texte de loi, en préparation, pour obliger les conducteurs à se doter de mouchards afin de contrôler le kilométrage, entre autres. Un autre texte de loi est également en préparation relatif à la formation des conducteurs stipulant un système de notation pour évaluer leurs capacités. Pour réduire aussi les accidents de la route qui coûtent à l'Etat 120 milliards de dinars par an, le ministre a déclaré que les infractions seront plus chères. « Les médias doivent jouer un rôle de sensibilisation auprès des jeunes, âgés entre 25 ans et 30 ans, qui sont les premiers responsables des accidents. Nous avons adopté un projet de régulation de la circulation en partenariat avec une entreprise nationale pour mettre fin aux encombrements. L'entreprise algéro-espagnole chargée de ce projet sera opérationnelle d'ici un ou deux mois », confie-t-il, prévenant que le péage n'est toujours pas à l'ordre du jour. Les lignes de transport routier, par ailleurs, seront revues dans les grandes villes afin que l'assiette de transport soit plus équilibrée.
