La retraite anticipée, le nouveau code du travail et les conditions socioprofessionnelles des enseignants sont les préoccupations fondamentales mises en avant par les syndicats de l'éducation nationale. Ces trois points constitueront le cheval de bataille des partenaires sociaux au courant de l'année 2016-2017, qui verra la mise en œuvre des réformes initiées dans le secteur de l'éducation nationale. Sans être informés ou invités officiellement à prendre part à la réunion qui les regroupera le 30 août prochain avec la ministre de l'Education nationale, les syndicats du secteur estiment qu'il s'agit d'une « réunion protocolaire » visant à fournir des informations sur la rentrée scolaire, prévue le 4 septembre prochain. « On ne s'attend à rien. C'est une réunion ordinaire dont le but est de préparer la prochaine rentrée scolaire en donnant le maximum d'informations », a indiqué Idir Achour, SG du Conseil des lycées d'Algérie (CLA). « Ça rentre certainement dans le cadre de la préparation de la rentrée. Si jamais on aura l'occasion de parler, nous allons aborder la situation socioprofessionnelle des enseignants et tous les points inscrits dans notre plateforme de revendications dont la retraite anticipée, le code du travail, le système de promotion, la médecine du travail et le régime indemnitaire », a souligné Messsaoud Bourdiba, membre du bureau national du Cnapeste. Sadek Dziri de l'Unpef abonde dans le même sens. « Pour nous, la priorité doit être accordée aux points que nous avons débattus lors de notre université d'été, à savoir la réforme de l'éducation nationale, du bac, du code du travail, la retraite anticipée et le statut particulier », a-t-il souligné. Le CLA attend, quant à lui, « une réponse concrète » à ses revendications exprimées antérieurement et qui ont trait aux mêmes dossiers avec, de surcroît, « le pouvoir d'achat de la famille éducative », a indiqué Idir Achour. Ce dernier estime que la réforme du bac « ne peut pas aboutir aux résultats attendus sans la réforme de l'enseignement secondaire ». Se disant tout ignorer de la teneur de la réforme du bac présentée la semaine passée en Conseil du gouvernement, les syndicats de l'éducation s'accordent à mettre en avant « la nécessaire bonne préparation de cette réforme ». « Nous ne voulons pas nous retrouver dans la même situation que celle de 2003, où la famille éducative a été mise devant le fait accompli se retrouvant devant une situation de devoir appliquer des réformes sur un terrain qui n'était pas favorable. La réforme du bac doit bénéficier d'une bonne préparation au préalable, en prenant en compte la situation actuelle de l'Ecole et en l'appuyant d'un bon programme de formation touchant tous les segments concernés », a plaidé Sadek Dziri. Pour ce dernier, il est aussi important de « maintenir les matières relevant de l'aspect culturel et identitaire, à savoir la langue arabe, tamazight, les sciences islamiques et l'histoire dans l'examen du bac ». L'Unpef propose, en contrepartie, « une hausse du coefficient des matières essentielles ». Au Cnapeste, on estime que la réforme du bac ne peut pas avoir lieu cette année. « Nous sommes pour la réforme de cet examen, mais il faut d'abord assurer une bonne information et formation aux enseignants susceptibles de les préparer aux changements opérés », a expliqué Messaoud Bourdiba, qui remet en cause « un consensus » établi autour d'un « programme que nous n'avons pas encore vu ». En dépit de la signature d'un pacte garantissant la stabilité de l'Ecole, les syndicats n'écartent pas le retour à la protestation au courant de cette année. « Le discours de la menace ne peut pas régler les problèmes de l'Ecole. Nous sommes les enfants du secteur. Nous sommes au fait de tout ce qui bouge. Il est plutôt préférable de procéder par un dialogue sérieux pour trouver des solutions aux problèmes posés, car nous avons atteint une étape où chacun doit assumer la responsabilité de l'échec de l'Ecole », a indiqué Messaoud Bourdiba. Pour Idir Achour, les syndicats s'inscrivent « sur le terrain de la revendication socioprofessionnelle » et non pas sur celui « politico-idéologique ». « A l'heure où nous en sommes, la protestation pour des raisons socioprofessionnelles n'est pas à écarter si les conditions ne changent pas. Une contestation éventuelle à ne pas mêler à des questions idéologiques », a-t-il prévenu.