Les violences meurtrières qu'a connues cette semaine Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, ne cessent d'envenimer le climat politique. Le dialogue national inclusif, qui devait s'ouvrir le 1er septembre dernier a, de nouveau, été reporté vendredi dernier, en raison de l'escalade de violence qui a déjà fait des dizaines de victimes. L'intransigeance des parties potentiellement impliquées dans ce nouveau dérapage fait craindre le pire, surtout en l'absence d'une réelle volonté d'apaisement. L'ONU - qui a, à maintes reprises, insisté sur l'importance cruciale de la tenue d'une élection présidentielle dans le respect de la Constitution - et trois organisations régionales ont demandé hier à l'ensemble des parties concernées en République démocratique du Congo de « faire preuve d'un maximum de retenue dans leurs actions » et de « s'abstenir de toute violence ». Le climat politique tendu en RDC ne prête guère à l'optimisme. C'est ce qui explique les appels incessants de l'Union africaine (UA), l'Organisation des Nations unies (ONU), l'Union européenne (UE) et l'Organisation internationale de la francophonie (OIF). Dans un communiqué commun sur la situation dans ce pays, elles ont exprimé leurs sérieuses préoccupations concernant les récents événements violents. « Les quatre organisations partenaires ont appelé l'ensemble des acteurs politiques de la RDC, notamment la majorité présidentielle et l'opposition, à exhorter leurs sympathisants à s'abstenir de toute violence. Comme un rappel à l'ordre, ces mêmes organisations ont tenu à signifier aux autorités de la RDC leur responsabilité en matière de promotion et de protection des droits de l'homme, et de respect des libertés fondamentales inscrites dans la Constitution, notamment lorsqu'il s'agit de traiter les situations concernant l'ordre public. « Toutes les parties prenantes, notamment les responsables des institutions judiciaires et de sécurité, ont la responsabilité individuelle d'agir dans le plein respect de l'Etat de droit et des droits de l'homme, et devront faire face aux conséquences de tout manquement à ces obligations. » Œuvrant pour l'ouverture d'un dialogue national, ces mêmes organisations exhortent le gouvernement de la RDC à prendre les mesures pour rétablir la confiance, et en encourageant les partis politiques qui boycottent les négociations en cours à jouer un rôle dans la tenue d'élections crédibles le plus tôt possible. Pour rappel, le pays devait organiser, conformément à la Constitution de la République démocratique du Congo, l'élection présidentielle le 20 septembre. La commission électorale a déclaré que l'élection devait être reportée jusqu'à ce que soit achevée l'inscription sur les listes électorales. Une démarche rejetée d'emblée par les partis de l'opposition.