Au 5e jour de la fin de la trêve, respectée unilatéralement par Damas et permettant une réorganisation et un renforcement des groupes terroristes, selon Moscou, les quartiers rebelles ont été bombardés. L'armée syrienne a annoncé, jeudi dernier, le début d'une vaste offensive avec « des opérations de reconnaissance et de bombardements » en prélude à « une opération terrestre » pour reprendre la totalité de la ville. Alors que le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, a exprimé sa consternation dans ce qu'il considère comme « une escalade militaire épouvantable », le ministre des Affaires étrangères Mouallem croit à une issue victorieuse. De la tribune onusienne, il a fait état, samedi dernier, des succès militaires remportés par l'armée syrienne, soutenue par la Russie, l'Iran et le Hezbollah libanais, tout en accusant « certains d'exploiter la tragédie humanitaire et les souffrances des Syriens, en particulier dans les zones tenues par les terroristes ». Damas privilégie toutefois « une solution politique », prônée par le processus de Genève sous la médiation onusienne, et affirme sa disponibilité à coopérer avec une mission d'enquête de l'Onu pour lever le voile sur l'utilisation des gaz de chlore dans le Nord. Face au renversement du rapport de force, le camp occidental veut voler au secours des alliés de l'opposition dite modérée couvant des groupes armés terroristes d'Al Qaida. « Certains pays continuent de verser des larmes de crocodile sur la situation des Syriens dans certaines zones, pendant que ces mêmes pays continuent de soutenir et d'armer les terroristes qui empêchent la livraison de l'aide humanitaire », a dénoncé le ministre syrien des Affaires étrangères. Ebranlés par la fin de la trêve, les Etats-Unis font pression sur Moscou pour tenter d'enrayer l'escalade de la violence et rétablir le cessez-le-feu. A la demande des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de la France, le Conseil s'est réuni, hier, pour sauver la trêve. « Il revient à la Russie de prouver qu'elle est disposée et qu'elle est capable de prendre des mesu-res exceptionnelles pour sauver les efforts diplomatiques », selon le texte commun signé par les Etats-Unis, l'Union européenne et les ministres des Affaires étrangères de plusieurs pays de l'UE (France, Italie, Allemagne et Gran-de-Bretagne). Les signataires ont lancé un avertissement à Moscou tenu pour responsable de la rupture de la trêve. « La patience devant l'incapacité et le refus persistants de la Russie de te-nir ses engagements n'est pas infinie », ont-ils déclaré. Au cœur de plusieurs réunions, cette semaine, à New York, en marge de l'Assemblée générale des Nations unies, la question syrienne a dominé les débats alimentés par le bras de fer américano-russe. Les perspectives d'un nouveau cessez-le-feu se brouillent.