Une filiale commerciale sera prochainement créée au sein de l'Agence spatiale algérienne (ASAL) pour l'exploitation, au niveau national et international, des données des trois satellites algériens lancés lundi dernier à partir de l'Inde. Dans une conférence de presse animée hier à l'hôtel El-Aurassi, le directeur général de l'ASAL, Azzedine Oussedik, a signalé que les prestations de ces satellites seront payantes. « Les institutions et les ministères, entre autres, devront payer les informations que nous leur transmettrons. Cela nous permettra de rentabiliser nos satellites. Sur le plan international, nous commercialisons déjà nos informations. En Afrique, surtout, où nous avions été sollicités non seulement pour transmettre des images mais également pour réaliser des études », indique-t-il en précisant que les images qui émanent de notre satellite Alsat-1 sont nettement supérieures en matière de qualité que le Spot-6 français. Histoire aussi de rentrer dans leurs frais, l'Alsat-1B et l'Alsat-2B ayant coûté respectivement 3 et 1,9 milliard de dinars. Par le lancement de ces satellites, selon lui, l'Algérie affiche ses compétences de haut niveau d'une part et, d'autre part, prouve que son exploitation de l'espace est dictée par des raisons pacifiques. « La politique de l'Algérie est simple. Tous les Algériens ont le droit d'accéder à l'espace à des fins pacifiques. Beaucoup de pays sont suspectés de vouloir explorer et exploiter l'espace pour des raisons non pacifiques. Ce n'est pas le cas de l'Algérie qui contribue, via les données et les images satellitaires, à gérer les catastrophes naturelles dans le monde », révèle-t-il en assurant que les compétences nationales dans ce domaine sont triées sur le volet. L'ASAL, d'après lui, ne recrute que les meilleurs des universités algériennes. D'ailleurs, ce sont de jeunes équipes algériennes qui gèrent, commandent et contrôlent ces satellites à partir du centre de développement satellitaire d'Oran et le centre de réception et d'exploitation des images satellitaires à Ouargla. En 2000, d'après le directeur de projet à l'ASAL, Abdelouahab Chikouche, 14 ingénieurs seulement s'occupaient du développement satellitaire alors qu'aujourd'hui, ils sont plus de 130. « Nos équipes ont même réussi à prolonger la durée de vie du satellite Alsat-2A qui en est à sa huitième année, alors que sa vie nominale était de 5 ans. Il continue toujours de produire des images de haute résolution », confie Oussedik avant de revenir sur la mission des trois satellites, dont deux, Alsat-1B et Alsat-2B, sont réalisés par des équipes algériennes tandis que le nanosatellite, Alsat-1N, est réalisé avec la collaboration de l'Agence spatiale britannique. Leur mission consiste, explique-t-il, à contribuer au renforcement du développement économique durable, au recensement et à la protection des ressources naturelles, la gestion des catastrophes naturelles, la sécurité du pays et le renforcement de la souveraineté nationale. « Nous travaillons en étroite collaboration avec plusieurs secteurs, les Ressources en eau, l'Agriculture, l'Aménagement du territoire, la Défense nationale... Nous transmettons des données à la Protection civile, par exemple, quand il y a catastrophe naturelle. Ce qui lui permet d'intervenir rapidement », souligne-t-il. Le DG de l'ASAL fait part, également, d'une étude sur les eaux souterraines dans le sud du pays grâce à laquelle les forages peuvent être effectués avec l'assurance de trouver de l'eau. « Les satellites nous permettent de recenser toutes nos richesses, qu'elles soient au sol ou au sous-sol. Ce qui facilite leur exploitation et leur protection », relève-t-il.